Ancienne colonie anglaise, la Rhodésie du sud est devenue le Zimbabwe
en 1980 mais cette totale indépendance ne l’a pas rendue forte économiquement.
A peine libérée de l’administration britannique, le Zimbabwe est
tombé dans une guerre si vile qu’elle opposa deux mouvements nationalistes
noirs : ZANU (shonas) contre ZAPU (Matabélés et Ndébélés).
En 1987, après avoir modifié la constitution, Robert Mugabe
devient le président de ce pays voisin de l’Afrique du Sud (je vous dis cela en
apartheid…)
Trente ans après, le même Mugabe se maintient au pouvoir. Il se
veut pour son pays être Hérode aise-hyène, un monarque impitoyable qui redresse
le pays.
De réformes agraires nourries de népotisme en élections
truquées, l’homme s’accroche au trône. Il n’hésite pas à persécuter la minorité
ndébélés pour jouer à fond la carte du bouc émissaire et asseoir sa légitimité.
Mais là, maintenant, ça suffit ! Le vieux lion âgé de 92
ans n’est plus en odeur de sainteté ! Il le sent et prépare sa
succession ! Là encore le népotisme lui fait des yeux doux ! Le
vieillard souhaite voir son épouse Grace lui succéder. Ça fait toujours bien
d’avoir une Grace présidentielle !
Il fait pour écarter les potentiels rivaux. Le limogeage du
vice-président Emmerson Mnangagwa, le 6 novembre 2017, atteste de la féroce
volonté de préparer le fauteuil à une épouse que d’aucuns vilipendent pour ses
goûts de luxe et pour sa brutalité.
Car Grace sait parfois déplacer un nerf et devenir Garce !
Le 15 novembre, le général Sibusiso Moyo, prend l’antenne et
annonce qu’il contrôle les rues pour « éliminer les criminels proches du
président Mugabe ».
- Mais c’est un coup d’état, s’insurge Mugabe !
Non, sire, répond Moyo mouillant l’maillot (et pour cela aussi
but six eaux !) ; c’est une reprise en mains ! Nous vous mettons
en résidence surveillée, vous et votre femme !
Ainsi se trouve le Zimbabwe : l’armée encadre gentiment une
foule qui envahit les rues de Harrare, la capitale. Dans cette triste
république où le chômage frappe 90 % de la population active on a visiblement
du temps pour manifester !
Les soldats qui appuient pleinement cette plèbe revendicatrice
se voient gratifier d’un « Merci l’armée ! »
Fait rarissime, des Blancs, descendants des colons britanniques,
se joignent aussi à ce fleuve populaire. Il faut dire que certains d’entre eux
ont subi la dure réforme agraire voulue par le tyran et qui s’est soldée par
l’expulsion de leurs terres au profit de pseudo-cultivateurs noirs, amis du
régime et surtout incapables de se mettre aux champs donneurs !
Blancs en quête de veaux et de champs, noirs excédés, armée
pro-manifestante, on pourrait croire que les jours de Mugabe sont
comptés !
Mais le géronte ne lâche rien. Pour le moment ! Les
négociations avec l’armée piétinent. L’homme excelle dans le rude art
politique. Dans les rues d’Harare ont demandent au rude art arrêt !
La pression monte ; on a un certain niveau de bars atteint !
La pression monte ; on a un certain niveau de bars atteint !
Pour une future mise en bière ?