Depuis 2011 la Syrie est plongée dans une guerre infernale
et le maître du pays, Bachar-Al-Assad, veut définitivement éradiquer les germes
du printemps arabe qui espéraient prospérer d’Alep à Damas.
A plusieurs reprises j’ai évoqué ce conflit, ses horreurs,
cette inhumanité qui nourrit le maître de Damas. Il me faut reprendre la plume
pour m’indigner de ce qui devient le martyr de la Ghouta orientale.
Le fief rebelle de la Ghouta se situe à l’est de Damas.
Depuis six jours consécutifs les bombes de Bachar se déversent aveuglément sur
des ruines déjà démembrées où se terrent des hommes combattants mais aussi des
femmes et des enfants.
Écartant d’un revers de manche martiale les appels
internationaux au cessez-le-feu, le tyran sanguinaire assène à coups de bombes,
de barils d’explosifs et d’obus. Vendredi, l’Observatoire syrien des droits de
l’homme (OSDH) déplorait 38 morts dont 11 enfants.
Sous un déluge meurtrier l’eau vient à manquer, les vivres
s’épuisent. Les soins ne peuvent plus être assurés par les organisations non
gouvernementales totalement dépassées.
Prétextant que les rebelles continuent d’être une menace pour son trône, Bachar
continue son impitoyable répression avec l’aide de la Russie, la sainte Russie
d’un Poutine soucieux de ne pas se faire déborder par l’hégémonie islamiste qui
le hante.
Alors les représailles continuent et l’enfance éventrée
crie toute la désespérance d’un monde en chaos.
On attend désespérément un projet de résolution émanant du
Conseil de Sécurité de l’ONU. Le Tsar Poutine se fait prier pour qu’il accepte,
du bout des lèvres, d’approuver une telle résolution.
Le
temps s’est arrêté dans ses langueurs d’effroi
La
Ghouta en ghetto a le souffle coupé
Dans
le gris des faubourgs aux rues fossilisées
La
faim serre en tenaille comme un cercle de froid
L’enfant
s’en est allé aux cris de la mitraille
Pleure
au fond de la nuit une mère sans abri
Dans
le ciel éclaté gisent les rêveries
Et
l’empreinte du sang campe au fond des entrailles
Bachar
trône au milieu des fantômes du monde
Le
cœur enraciné dans la fange assassine
L’âme
aux fracas des maux que Satan lui dessine.
Il occit ses sujets de son aveugle foudre
Dans
la peur d’un printemps aux semences de poudre
L'humanité s'émeut dans ses peurs vagabondes...