Des chercheurs de l’université de Wuhan, en Chine, ont publié des photos qui témoignent que depuis quatre ans, durée de la cruelle guerre en Syrie, l’éclairage a diminué sur la terre de Damas.
Le nombre
de lumières visibles sur la Syrie la nuit aurait chuté de 83% depuis le début de la guerre en mars 2011.
Les
clichés successifs témoignent d’une extinction des feux, progressive,
inexorable.
« La Syrie est entrée dans l’âge des ténèbres,
littéralement et métaphoriquement »,
a expliqué l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères David
Miliband, aujourd’hui président de l’International Rescue Committee, membre de
la coalition #withSyria.
Les
ténèbres qui gagnent et l’impasse qui gronde.
Les
données sont implacables : Bachar Al-Assad, tortionnaire invétéré, cherche
à conserver son trône de Damas pour éviter le chaos à son pays. En face de lui,
outre les insurgés de la première heure (abreuvés de jasmin tunisien) se dresse
Daech, la terreur djihadiste, assoiffé de pétrole et de sang et qui, de sa
folie sunnite cherche à déloger le chiite minoritaire (alaouite) qui se
maintient sur un fauteuil avec, parfois, l’aval complaisant d’un Kerry, le secrétaire d’Etat américain.
Ce dernier
a, récemment déclaré « qu’au final, il faudra négocier »
Donc
négocier avec le Diable pour éviter que d’autres démons ne s’installent en faiseurs
de Califat. C’est déjà oublier les morts des premiers combats, ceux d’Alep,
ceux de Homs. Ceux qui croyaient à la révolution des printemps arabes, avec
fierté et convaincus de leur juste cause.
Daech, en s’ingérant sur le théâtre syrien a volé la
révolution des premiers martyrs et plongé le pays dans un inextricable chaos.
La nuit
gagne du terrain et avec elle l’espoir de toute solution révolutionnaire par tant d'atermoiements des gendarmes du monde.
Les
réfugiés s’abritent dans des camps de fortune quand ils ne cherchent pas à fuir
pour gagner un occident sourd à leurs plaintes.
Un
occident qui se contente de frapper l’Etat Islamique et devient, en quelque
sorte, un allié de Bachar.
Les
ténèbres gagnent, enveloppant dans leur linceul l’âme moribonde d’une
révolution et l’honneur d’un Occident désormais retranché dans ses calculs
endogènes qui dicte sa passivité.
Des petites lucioles
Dont on brûle les ailes
Les plaisirs qui s’envolent
Dans le désert de fiel.
La nuit dans sa noirceur
Arrache l’espérance
Étend ses bras de peur
Musclés de malfaisance
Quatre ans d’ombres gravées
Par le soleil de plomb
En toute impunité
Au rythme des canons
Quatre ans d’obscurité
Brodant sa taie de nuit
Où dorment rescapés
Les enfants démunis.
Bachar au trône rouge
Par le sang retombé
Néant ; plus rien ne
bouge
Hormis l’indignité
Le djihadisme fou
A volé aux rebelles
Justesse du courroux
L’ire insurrectionnelle.
Daech, fleuve sunnite
Menace la vallée
D’essences alaouites
Aux relents pétroliers.
Et le roi de Damas
Sous ses draps tortionnaires
Sans déplaisir amasse
Lauriers velléitaires.
Kerry fait du Syrien
L’impossible garant
D’un savoir prétorien
A briser le néant !
Traiter avec Satan
Pourfendant ses rivaux
Tandis que la nuit fend
Les plus frêles halos.
Quatre ans de nuit croissante
Coupés de feux follets
Dans l’angoisse oppressante
De faisceaux meurtriers
La damnée ténébreuse
En son cri étouffé
Gît sous les nébuleuses
D’un monde anesthésié.
Sous les tentes précaires
Qui dans l’oubli s’amassent
Tant d’espoirs mortifères
Dansent au gré des menaces
Tourbillonnent en l’esprit
D’une révolution
Dont la démocratie
Fit fugace horizon
Quatre ans de nuits rougies
Par le feu et le sang
Ténèbres infinis
Comme un gouffre béant.