L’affaire Harvey Weinstein (Pierre de vin, en allemand ?) fait
des remous sur la toile. Le producteur hollywoodien accusé de harcèlement
sexuel et de viols par des dizaines d’actrices vient de démissionner, ce mardi
17 octobre, du conseil d’administration de la Weinstein Company (TWC). Ça ne sent
pas bon comme dans TWC.
Alors que Macron s’apprête à lui ôter la légion d’honneur, suite
à ses lésions d’horreur, l’homme ne mesure pas à quel point sa disgrâce génère
une catharsis ! Les langues se libèrent et c’est le grand défouloir sur
les réseaux sociaux.
Sur Tweeter, l’oiseau bleu porte comme une bannière féministe le
hashtag #balancetonporc ! Les femmes, longtemps plongées dans l’omerta de
la honte et de la culpabilisation, s’engouffrent dans la brèche ! Elles
racontent les harcèlements, les attouchements insistants et, le cas échéant,
leur viol. Les billets se succèdent avec leur charge impitoyable contre le mâle
prédateur à une vitesse folle. A croire que le sexe masculin est définitivement
à ranger dans les objets diaboliques. La société phallocrate est secouée sur
son socle par d’interminables spasmes de messages que le monde virtuel sait
désormais générer, sous le coup de l’anonymat.
#balancetonporc libère-t-il pour autant la femme ? Je ne le
pense pas car les blessures portent souvent d’éternelles cicatrices. Mais le hashtag
a le mérite de nous refaire prendre conscience (car en ce domaine Alzheimer sévit
souvent) que le harcèlement sexuel est bien plus courant qu’on ne le croit. Il
se nourrit quotidiennement d’addictions au sexe, de déviance et de silence
victimaire ! La floraison des plaintes est le symptôme d’une terrible
souffrance qui dure et qui trouve ses racines dans le regard que certains hommes
portent sur la femme : luxure et concupiscence, actes dégradants à l’encontre
d’un corps réduit à l’état d’objet
sexuel.
Oui, les langues se délient mais comme une velléité pathétique
tant que, durablement, notre société ne s’astreindra pas à corriger les
mauvaises habitudes masculines. Un billet sur twitter ne pourra jamais
remplacer une plainte et le déclenchement d’une poursuite judicaire. Il ne
peut, pas plus, apaiser un climat car grande est la tentation de la vengeance,
de la dénonciation abusive, d’une recrudescence de la guerre des sexes.