J’avais
quitté sur la plage de Berck Aline, en percaline, heu non, pas en percaline,
en négligé de soie, peut-être, ça va de soi. J’avais
négligé le détail et n’avais pas eu l’envie de cirer « Aline ! »
pour qu’elle revienne. La crise tôt fait son chaud et froid (là Christophe hait
son show, effroi ?)
Je n’avais
pas dessiné sur le sable son doux visage. D’ailleurs, je n’avais jamais su dessiner
et mon seul dessein était de l’oublier définitivement. Non, mes larmes vous ne coulerez pas ! Tu
ne feras pas couler de mes yeux en détresse,
Aline, des très salines…
J’allais
l’oublier sur cette côte d’Opale et hop, Aline ! Dehors !
Allez zou !
Du balai !
J’étais
passé du trop câlin au troc-Aline : elle ne se donnait que sous conditions
car, entre-temps, la belle était tombée
dans une crise mystique. Et de sa voix cristalline, elle évoquait le Christ,
Aline, comme pour conjurer la peur de me voir scander en hauts cris
« Staline ! ».
Oui, j’étais
un peu communiste et le rouge carburant, peu tétraline, inquiétait peut-être
Aline. Mais je savais respecter le contrat : pas de politique entre nous.
Je revois le
contrat, alinéa 7 : Aline est ascète ! Un contrat qu’on s’était
écrit, par rigolade, par amour des mots. En réalité, Aline s’était prise aux
mots mis, de tout temps, qu’à mon avis elle pensait si fort.
J’étais bien
innocent d’imaginer Aline au sens volage
du terme : l’Aline hôte des niais crus (la linotte des nids écrus). En réalité,
elle était très sérieuse et, sans le dire, son intelligence faisait de l’ombre
à mon espièglerie : Aline, haut QI, têtue à l’innocuité tue).
Elle devint
âpre, hermétique à mes calembredaines :
Je sens que ça râpe, Aline, lui disais-je souvent en constatant
son hermétisme et craignant qu’allassent cas de casse torpillant (qu’Alaska de castors pillant ?)
Son âpreté
vira à l’intégrisme quand elle rencontra Dieu. Elle ne supportait plus mes
petits péchés. Elle avait gagné le ton revêche des grenouilles de bénitier.
Une
maniaquerie dévote qui continuera à
hanter ma mémoire quand je repenserai aux rondeurs lascives de ses fesses :
quel cul qu’eut l’âpre Aline !