Vendredi 7 mai, bien après Tea-time, le candidat du Labour Parti étant, à la bourre, parti serrer des mains sans ressentir de poids niais, apprit, sans surprise, qu’il s’était imposé devant son rival Goldsmith (forgeron d’or) qui utilise trop de conservateurs pour prétexter porter l’habit haut, logique !
Oui, Sadiq Khan, venait de gagner avec 57% des voix, le
fauteuil de la Mairie de Londres, et j’entends big ben qui sonne. C’est la
folie à London.
Pourquoi tant d’effervescence ? Tout simplement parce
que Mr Kahn devient le premier maire musulman d’une grande capitale
occidentale ! Alors, certains applaudissent et d’autres s’interrogent.
Evidemment,
pour les islamophobes empâtés et pas très ravis au lit neuf que prend la
Tamise, Kahn est l'honni ! Mais, l’homme, fils d’un chauffeur de bus
pakistanais veut immédiatement rassurer :
Je
promets d’être un maire pour tous les Londoniens, pour toutes les Londoniennes
(on dirait du Chirac). Je veillerai à m’assurer que vous ayez les opportunités
que cette ville incroyable m’a données.
Il
doit rasséréner certains riverains qui cancanent quand Kahn allègue ne pas
appartenir à la mouvance radicale.
Il seront prêts à lui tirer moult flèches des meurtrières dès qu'il verront la barbe à Kahn !
Pour ses électeurs le problème ne se pose
pas : il serait trompeur de réduire le nouveau maire de Londres à sa seule
religion musulmane ! C’est d’abord un travailliste que lisse l’âme d’un
bon pas qui s’tend ! Alors pas d’amalgame, lance un dentiste du bridge
(tower) qui a voté pour Kahn à l’historique…de ses antécédents l’aidant.
Pour
un journaliste britannique : «c’est surtout la victoire d’un homme
politique de gauche, dont le père roulait à gauche en bon chauffeur de bus et
qui a transmis le goût de la boxe au fils !"
Un
homme politique qui fera une politique de gauche en bousculant ! Et d’entendre
déjà de la part de ses partisans :
As
hurricane, hurry Kahn !
(Comme
un ouragan, bouscule Kahn !)
Il
devra s’atteler à la crise du logement car le prix de l’immobilier flambe. Kahn
adhère à une politique de lutte contre cet incendie. Il mise sur ce combat mais
on lui susurre déjà : il faut pousser au-delà ta mise !
Oui,
on lui spécifie qu’il devra aussi gérer la rénovation des transports en commun (les trans-maures en copains disent les vilains).
Il pense d’ailleurs geler durant quatre ans les tarifs de ces derniers !
Ce ne sera pas du gâteau mais, décidé, Kahn l’est.
L’homme
voudrait aussi se lancer dans des travaux financé par l’emprunt. Mais il est
coupé en deux entre rigueur budgétaire et amélioration de vie des moins aisés :
on verra comme agira Sadiq au taux mis !
En
France les réactions sont contrastées.
Jack
Lang lit Kahn, de manière très religieuse, le programme du Pakistanais va dans
le bon sens, bien à gauche.
En
revanche, Ménard, maire de Béziers, fait des cauchemars dantesques. Il imagine
la ville de Londres aux mains des barbus et Piccadilly Circus envahi de
boutiques de kebab !
A
tant faire que de juger les maires sur leur religion, je dirais qu’il aurait
mieux fallu voir l’abbé Kahn, si vous m’autorisez !
Kahn,
lui, n’en a que faire de cet olibrius obnubilé par les crottes de chiens qui
polluent sa ville et dont il veut ficher les ADN. Sadiq se moque de Ménard qu’il
ne connaît pas.
L’homme
savoure sa victoire en attendant l’épreuve des faits.