Fait rarissime, le gouvernement a utilisé la procédure dite du vote bloqué pour faire adopter par le Sénat, dans la nuit de samedi à dimanche, le projet de loi sur l'emploi. Les sénateurs communistes, rouges de rage érigée, ont retiré tous leurs amendements et quitté l'hémicycle !
Le texte a été voté par 172 voix contre 24 à l'issue d'une joute orale à fortes secousses sismiques ! Les sénateurs socialistes ont eu recours à des centristes au sang triste, pour faire passer la loi au forceps. L’UMP qui réserve ses forces pour le combat contre le mariage-gay (enfin, pour tous) et les verts (complètement euphoriques après la victoire de l’ASSE en finale de la coupe de la Ligue) se sont abstenus !
- Vous avez bradé le code du travail et les droits des salariés, a, lancé Dominique Watrin (CRC, communistes) après le vote.
- Les efforts demandés au patronat sont flous tandis que ceux demandés aux salariés sont sonnants et trébuchants" a repris Marie-Noëlle Lienemann, de l'aile gauche du PS.
Le vote bloqué a été déclenché ! C’est une procédure qui empêche le vote sur chaque amendement au profit d'un vote global en fin de débat. Cette procédure rarement utilisée (surtout lorsqu’elle cherche à contrer des membres de sa majorité) a provoqué l’ire des communistes qui cherchaient à couper à la faucille plusieurs articles. Les rouges se sont levés et quitté l’hémicycle !
En réalité les socialistes ont appliqué une mesure de flexibilité : on donne moins de travail aux sénateurs dès qu’on déclenche le vote bloqué ! La mesure fait aussi gagner du temps et réduit les heures supplémentaires !
L'UMP rit sous cape (c’est la cape hilarité) : rien de plus jouissif que de voir la majorité sénatoriale se diviser !
Le texte va, à présent, être soumis à une CMP (commission mixte paritaire, 7 sénateurs, 7 députés) dont les conclusions seront soumise à une nouvelle lecture des deux chambres.
En attendant Sénat sonné s’asséna sot ciné !