C’est une première dans notre bien jolie
république : pour la première fois, un candidat à la présidentielle est
mis en examen à moins de 40 jours du premier tour !
François Fillon a, en effet, répondu
mardi à la convocation des juges qui lui ont signifié sa mise en examen pour
détournement de fonds publics, notamment.
Le fait du jour. Avec
vingt-quatre heures d'avance, François Fillon a répondu, mardi, à la
convocation des juges qui lui ont signifié sa mise en examen pour détournement
de fonds publics, notamment. Une situation inédite sous la Ve République.
- J’ai été, exact, miné, avoue le Sarthois
pas plus déconfit que ça en raison de l’imminence de la décision. J’ai anticipé
en me rendant 24 heures dûment et avant la date de convocation décidée par mes
juges. J’ai au moins évité ce fameux tribunal médiatique et l’assaut mité des
caméras !
Le candidat de droite est ressorti du
bureau des juges d'instruction du pôle financier avec trois sympathiques chefs
de mise en examen. Pour le chrétien décomplexé en voilà une belle trinité, au
nom du pire et du fisc et du ceint d’aise pris !
A Détournement
de fonds publics.
Sous ce doux générique se cache le
soupçon d'emploi fictif dont le candidat LR
aurait gratifié son épouse Pénélope en l'embauchant comme assistante
parlementaire grâce à des deniers publics. L’épouse a toujours l’aide niée avec
quelques sous pires dans la voix qui, sans porter haut, parle, ment…
Les juges cherchent encore la réalité de
ce travail car Fillon n’étant pas Villon il n’y a guère de vers à citer sur son
drapeau éthique loin du drap poétique. Les
poursuites s’exercent également sur l'emploi de ses deux enfants Marie et
Charles, avocats pas très mûrs, mais payés comme tels par le père prodigue et
fort à tant sillonner dans le népotisme. Le tombeur de Juppé est, par ailleurs,
mis en examen pour recel et complicité de cette infraction. Il est
soupçonné d’avoir incité son suppléant, Marc Joulaud, à salarier son épouse (la
sienne, pas celle de Joulaud). Le détournement
de fonds publics est puni de dix ans d'emprisonnement et 1 M€ d'amende.
B Recel et complicité d'abus de biens
sociaux (ABS).
L’ABS représente un système de frein qui
peut réellement stopper la carrière de Fillon qui n’a jamais su percevoir qu’autant
de frais nagent dans sa comptabilité occulte.
Ce volet pour vil voleur voulant avaler
de volée les valeurs concerne l'emploi, de mai 2012 à décembre 2013, de
Penelope Fillon comme conseillère littéraire à la « Revue des deux mondes
». Une petite occupation d’écrits vains qu’un style haut habille et qui se
verra rémunérée à 5.000 € brut par mois à raison de deux notes de lecture (2.500
€ la note), notes de sol (car la note sol est mienne, affirmera Pénélope, au
cœur de son abbaye).
François ne peut pas être tenu comme
l'auteur principal de cette infraction même s’il est réputé pour être un homme
à billets, qui remet en cause tares des fonctionnaires et se complet d’avoir
tant d’amis donnés à même de lui fournir une jolie veste (en espérant qu’il ne
s’en prendra pas une au premier tour). Mais ce problème-là est tailleur.
Revenons à l’ABS. François se voit jugé complice car on lui reproche d'avoir demandé à son ami Marc
Ladreit de Lacharrière, le propriétaire de la revue, de procéder à cette
embauche sans plus d’embûche en bouche. Quand l’ubac assombri ne permet pas la
moisson fructueuse se marque l’adret de lâches arrières. Préparer ses arrières
quand on va de l’Avent ne fait guère bon chrétien. Le recel et la complicité
d'ABS sont punis de cinq ans d'emprisonnement et 375 000 € d'amende.
C Manquement aux obligations de
déclaration à la Haute Autorité de la vie publique.
Le dernier volet porte sur une
infraction prévue depuis la loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence
de la vie publique et qui permet de voir les vies triées : d’un coté ceux
qui baignent dans l’eau pas citée et de l’autre ceux qui naviguent au clair de
nos terres ! Cette loi impose aux parlementaires de faire état de leur
patrimoine. En l'eau-cul-rance, François
Fillon a été mis en examen pour avoir mouillé dans le silence d’un prêt de
50 000 € accordé par son ami Marc (toujours le même) en 2013. C’est une
bien coquette dont « le Canard enchaîné » nous apprend qu'elle a
été remboursée le 27 février dernier. Pour un parlementaire, cette
infraction est punie de trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende.
Devant les juges d'instruction,
Fillon n'a pas répondu à leurs questions. Il s’est contenté d’être un
conte en temps, pas trop con, tentant d’expliquer la chose à sa manière. Une
sorte de déclaration qu’il avait préparée la veille avec Maître Antonin Lévy !
Mettre en taux nains les vies peut faire
baisser le crédit et Fillon a un peu hésité sur le choix de son avocat. Mais il
n’allait quand même pas faire appel à ses enfants !
Donc le crédit ne devrait pas s’effriter.
C’est que ce pense Eric Ciotti, la chauve qui peut peu, en regardant les
sondages :
François se maintient. Vu le déferlement
des derniers jours on a passé le pire, lance-t-il, je ne crains pas des faits
cons, défections, des faux culs déféquant de Fléac à Fécamp sur la veste de
Fillon. Même si cette veste reçoit des boules puantes ! Pourquoi
vesse-t-on, heu vesserait-on encore ?
La méthode Coué faisant son œuvre, le
mis en examen reste en lice bonne quand bien même sa porte eut glaise. Il n’abandonnera
pas, il ne cèdera pas. Il apprendra peut-être sa victoire au second tour à la
Santé, ou à Fleury Mérogis ! Tout est possible dans cette campagne
abracadabrantesque (comme dirait l’autre) et le pire n’est jamais sûr !
Les adversaires de François Fillon n'ont
pas tardé pour remuer le fer dans l’appelé par les juges. Marine Le Pen, dont
le toupet paie, a même lancé : « Les Français jugeront, ils jugeront
la dichotomie entre l'image qu'il a voulu donner de lui et lui ! »
Cette femme, sadique au taux mis (soit
100%) oublie de préciser qu’elle a refusé de répondre à la convocation de juges
ou plutôt qu’elle ne répondrait pas avant la fin de la campagne. L’immunité
parlementaire de la députée européenne lui permet une telle esquive. L’amorale
fait la morale alors que sa triste personne est impliquée dans du détournement
de fonds européens pour financer des emplois fictifs.
Bon, ce ne sont des fonds européens et,
pour la fille de Jean Marie, ils ne représentent que des subsides d’un immense
bidule dont elle dénonce les turpitudes tout en lui suçant la sève !
Bien mieux que Fillon Marine passe à
travers les gouttes qui pleuvent hardiment sur notre république, de plus en
plus bananière, où le délinquant peut, les mains blanches, caresser le corps de
l’électorat.
De Gaulle se retourne de plus en plus
dans sa tombe.
On a mesuré un séisme d’amplitude 1 à
Colombey les Deux-Eglises.
En attendant, impavide, le père Fillon
continue son chemin en recherchant sa paix, sapé par l’entremise d’un ami
donateur, sapé tout autant que sa déontologie...