Le Canada connaît désormais la menace islamiste
menée par des loups solitaires. Le tranquille pays de l’érable voit surgir le
spectre du terrorisme aveugle activé par une religion qu’on défigure.
Il y eut d’abord un attentat contre des militaires à
St Jean sur Richelieu au Québec. Un adepte de l’islam radical, Martin
Couture-Rouleau, avait alors tué un militaire et blessé un autre en fonçant sur
eux avec son véhicule. Il avait été abattu par la police.
Puis il y a la mort de ce jeune caporal, Nathan
Cirillo (24 ans).
Il a trouvé la mort alors qu’il gardait paisiblement
le Monument commémoratif de guerre à Ottawa. Son assassin est un certain
Michael Zehaf-Bibeau (32 ans), natif de
Montréal mais dont le père syrien a combattu Kadhafi. Michael aurait pu grandir
sereinement dans ce grand pays démocratique. Il en profanera le symbole en se
lançant dans une fusillade au cœur du Parlement, avant d’être abattu.
Il aurait pu rencontrer Nathan dans de plus jolies
circonstances. Mais si l'homme peut naître bon la société le pervertit. Le
jeune homme aura connu la séparation de ses parents, l’abîme de la drogue et l’appel
de la guerre sainte. Trop pour un cerveau un peu malade mais paradoxalement
lucide sur lui-même. Nathan voulait retourner en prison (il avait déjà connu
plusieurs arrestations pour possession de drogue) car il lui semblait que cela
fût le seul moyen, en étant que sans-abri, de se désintoxiquer de la cocaïne.
En réalité sa requête échoua, il se retrouva dans un
foyer avant que de commettre l’irréparable.
Nathan tombe sous la foudre de l'incompréhension, laissant veuve sa douce Lili (une Française), son jeune fils et plongeant le pays dans un recueillement unanime.
L'âme du Canada saigne...
Un kilt aux plis
traditionnels
A sa main l’arme
déchargée
Nathan souriait
sous le ciel
Devant le
Monument sacré.
Il était fier de
son pays
Et de son métier
de soldat
Ses pensées
couraient vers Lili
Au fil des
bonheurs d’Ottawa…
Il souriait d’un
bel éclat
Le cœur ouvert à
la gaieté
La clownerie
guidait ses pas
De caporal des libertés.
Son père lui
parlait de Libye
De ses
tumultueux combats
Contre l’enfer
de Kadhafi
Michael
écoutait, béat.
Dessous les
érables sereins
Le ballet du
crack illicite
La poudrière sur
son chemin
Un crâne en feu
qui se délite
A la recherche
des barreaux
Pour se protéger
du délire
De ce keffieh
sur un cerveau
Visé par
l’islamique mire.
Ils auraient pu
grandir ensemble
Dans l’harmonie
du Canada
Sous cette
rouille, au vent, qui tremble
Avant la neige
aux mille éclats…
Ils auraient pu
marcher tous deux
Aux sentiers des
forêts primaires
Admirer la
baleine bleue
Troubler les
flots de Vancouver.
Ils se sont
croisés dans l’éclair
Dans l’éruption
de coups de feu
Nathan s’effondra
sur la terre
Dans cet indéchiffrable adieu
Michael, en loup
solitaire
Nu de compassion pour sa proie
Suivit son cours velléitaire
Pour le
sacrificiel envoi.
Ils auraient pu
marcher, amis
Le long des
canaux d’Ottawa
Se retrouver
place Vimy
Se prélasser à
Kanata…
Loin de ces
roches tarpéiennes
Desquelles vont
se précipiter
Dans les abysses kafkaïennes
La jouvence
déboussolée.
Ils auraient pu en d’autres vies
Parler aux
champs de tolérance
De l’ineptie en
tous conflits
Marquée du sceau de l’ignorance.
La destinée brisa
leurs corps
D’agneau broyé,
de loup bourreau
Sans le moindre
confiteor
Dans la banalité
des maux…