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dimanche 18 octobre 2015

ARRESTATION : DE TOUT ET DE RIEN...


Le 5 octobre dernier, plusieurs centaines de salariés ont fait éruption, tels des vulcains irréfrénables, dans la salle du comité central d'entreprise (CCE) de la compagnie Air France à Roissy.

Ce comité préparait un sympathique plan de restructuration menaçant 2.900 postes et clamant : c'est...c'est eux et pas les autres eu égard au choix lancé sur un coup de dé-air-hache ! Couperet !

La difficulté d'Air France est, en partie, due à la concurrence des low coast qui mène la compagnie à low-low-coast !

Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta s’est alors retrouvé torse nu, la chemise lacérée et escaladant dans sa face nord un obstacle, gris, âgé par le temps, pour échapper à la meute des manifestants.

Au total, sept personnes ont été blessées.

Au moins dix plaintes ont été déposées : celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des "violences" et celle d'Air France pour "entrave au CCE" et "dégradations".

A la suite de ces violences, six salariés de la compagnie ont été placés en garde à vue.

Un "jour de deuil" pour Jean-Luc Mélenchon. "Arrêtés chez eux à 6 heures du matin ? Pourquoi ?", s'interroge Cécile Duflot.

Oui, pourquoi ?


Petit reportage au cœur d’une de ces arrestations matutinales !

12 octobre - Six heures du mat’ il a des frissons ! Il entend une voiture s’arrêter devant chez lui. Il dort mal depuis les évènements du 5 octobre ! On va lui faire porter le chapeau pour une histoire de chemise déchirée ! Quelle pantalonnade ! Sur le coup tu riais de cette première manche, celle durant laquelle on crie « boutons ! », celle du déboulonnage d’un DRH qui est torse nu et qui en ténor s’est tu !

Tu riais mais ils vont te faire payer à plate couture et sans faux col cette violence !

Ils sonnent, ils frappent à la porte, ils vocifèrent. Pour peu ils ameuteraient tout le quartier.

Il finit pas ouvrir, des cernes sous les yeux. Des bords d’aile il en voit tous les jours à Air France mais là c’est le pompon. Les zèles du désir de l’humilier. Sa femme regarde, épeurée, son arrestation ! Elle frissonne sous son vieux peignoir mal fermé et se laisse aller aux larmoiements secoués de spasmes incontrôlables.

-        On vous donne cinq minutes pour vous habiller. Vous pouvez prendre une chemise. Tranquillisez-vous, on ne vous l’arrachera pas lors de la garde à vue, ironise un des policiers.

La voiture l’attend, gyrophare excité comme une luciole droguée à l’ecstasy. 

On le pousse manu militari. Il se retrouve entre deux cerbères moulés dans leur uniforme martial ! La voiture démarre, laissant dans son sillage de fumée d’échappement, le pâle visage d’une femme au seuil d’une porte qu’illumine le faible halo d’un réverbère.

-        Vous me conduisez où ? lance le malmené
-        T’occupe, rétorque son voisin de droite, tu le sauras assez vite.
-        Je ne suis pour rien dans cette affaire !
-        Bien sûr, ils disent tout cela ! Mais quand même il y a d’autres façons de faire du syndicalisme. Tu parles d’un syndicalisme
-        Qu’est-ce que vous avez contre les syndicats ?
-        Oh, rien, je suis moi-même syndicaliste à SGP Unité-Police ! Même que dans deux jours je vais manifester sous les fenêtres de Mme Taubira !
-        Pourquoi ? Vous ne l’aimez pas ? Vous êtes raciste ?
-        Hé ho ! Pas d’insulte à un officier de police dans l’exercice de ses fonctions ! Raciste ? Non mais ! Je ne m’appelle pas Nadine Morano moi ! J’ai des valeurs. Non, simplement Mme Taubira est laxiste. Elle autorise des permissions de sortie à des criminels en puissance. Résultat : une fusillade à St Ouen et un de nos collègues grièvement blessé !
-        Ah ! Effectivement c’est plus grave qu’une chemise déchirée. Mais, heu, vous avez le droit de manifester ?
-        Pas de faire grève, mais de manifester ! On le fait aussi contre Valls ! Il ne nous donne pas assez de moyens pour assurer son Vigipirate !
-        Ah oui ! Vigipirate ! Une sacrée organisation. C’est sûrement lourd à gérer ! Je le vois bien, même quand je vais mener mes enfants à l’école. Il y a des policiers devant l’établissement scolaire..
-        Vous avez des enfants ?
-        Oui, un garçon de 8 ans, pourquoi ?
-        Comme ça…Heu, moi j’ai une fille de 7 ans ! Ah,  en ce moment elle est un peu perturbée ! Elle voudrait être un garçon !
-        Hum…La fameuse théorie des genres que Mme Vallaud Belkacem veut insidieusement instaurer dans nos établissements scolaires ! Ca les travaille !
-        Ah oui ! La marocaine qui dirige l’Education Nationale. Dans mon service on l’appelle le serpent à sornettes ! Hé oui, Najat, le serpent à sonn…
-        Oui, ça va ! J’avais compris ! Mais dites donc vous ne seriez pas un peu islamophobe sur les bords à vous moquer de cette dame ?
-        Islamophobe ? Hé ho ! Pas d’insulte à un officier de police dans l’exercice de ses fonctions ! Islamophobe ? Non mais ! Je ne m’appelle pas Marine Le Pen ! D’ailleurs, j’ai beaucoup plus de respect vis-à-vis de mon père ! Le pauvre !
-        Ah ! Qu’est-ce qu’il a ?
-        Un début d’Alzheimer. Il ne veut pas vivre longtemps s’il voit que ça dégénère. Il souhaiterait alors le suicide assisté mais je lui ai dit cent fois que c’était interdit en France. Qu’il faudrait aller en Suisse. Mais il oublie à chaque fois !
-        Ah oui ! Pour votre mère ça doit être dur à porter ?
-        La pauvre ! Elle n’est plus de ce monde ! Morte dans un crash d’avion il y a dix ans !
-        Ah ? Désolé ! Ce n’était pas un avion Air France au moins ? Rassurez-moi !
-        Non…Mais le résultat est le même… Bon, je crois qu’on arrive ! Si vous voulez bien vous donner la peine.
-        Je n’en ferai rien. Après vous…