Le 5 octobre dernier, plusieurs centaines de salariés ont
fait éruption, tels des vulcains
irréfrénables, dans la salle du comité central d'entreprise (CCE) de la
compagnie Air France à Roissy.
Ce comité préparait un sympathique plan de restructuration
menaçant 2.900 postes et clamant : c'est...c'est eux et pas les autres eu égard au choix lancé sur un coup de dé-air-hache ! Couperet !
La difficulté d'Air France est, en partie, due à la concurrence des low coast qui mène la compagnie à low-low-coast !
Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta s’est alors retrouvé torse nu, la chemise lacérée et escaladant dans sa face nord un
obstacle, gris, âgé par le temps, pour échapper à la meute des manifestants.
Au total, sept personnes ont été blessées.
Au moins dix plaintes ont été déposées : celles de six
vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des "violences" et celle
d'Air France pour "entrave au CCE" et "dégradations".
A la suite de ces violences, six salariés de la compagnie
ont été placés en garde à vue.
Un "jour de deuil" pour Jean-Luc Mélenchon.
"Arrêtés chez eux à 6 heures du matin ? Pourquoi ?", s'interroge
Cécile Duflot.
Oui, pourquoi ?
Petit reportage au cœur d’une de ces arrestations
matutinales !
12 octobre - Six heures du mat’ il a des
frissons ! Il entend une voiture s’arrêter devant chez lui. Il dort mal
depuis les évènements du 5 octobre ! On va lui faire porter le chapeau
pour une histoire de chemise déchirée ! Quelle pantalonnade ! Sur le
coup tu riais de cette première manche, celle durant laquelle on crie « boutons ! »,
celle du déboulonnage d’un DRH qui est torse nu et qui en ténor s’est tu !
Tu riais mais ils vont te faire payer à plate
couture et sans faux col cette violence !
Ils sonnent, ils frappent à la porte, ils
vocifèrent. Pour peu ils ameuteraient tout le quartier.
Il finit pas ouvrir, des cernes sous les
yeux. Des bords d’aile il en voit tous les jours à Air France mais là c’est le
pompon. Les zèles du désir de l’humilier. Sa femme regarde, épeurée, son
arrestation ! Elle frissonne sous son vieux peignoir mal fermé et se
laisse aller aux larmoiements secoués de spasmes incontrôlables.
-
On
vous donne cinq minutes pour vous habiller. Vous pouvez prendre une chemise.
Tranquillisez-vous, on ne vous l’arrachera pas lors de la garde à vue, ironise
un des policiers.
La voiture l’attend, gyrophare excité
comme une luciole droguée à l’ecstasy.
On le pousse manu militari. Il se retrouve
entre deux cerbères moulés dans leur uniforme martial ! La voiture
démarre, laissant dans son sillage de fumée d’échappement, le pâle visage d’une
femme au seuil d’une porte qu’illumine le faible halo d’un réverbère.
-
Vous
me conduisez où ? lance le malmené
-
T’occupe,
rétorque son voisin de droite, tu le sauras assez vite.
-
Je ne
suis pour rien dans cette affaire !
-
Bien
sûr, ils disent tout cela ! Mais quand même il y a d’autres façons de
faire du syndicalisme. Tu parles d’un syndicalisme
-
Qu’est-ce
que vous avez contre les syndicats ?
-
Oh,
rien, je suis moi-même syndicaliste à SGP Unité-Police ! Même que dans
deux jours je vais manifester sous les fenêtres de Mme Taubira !
-
Pourquoi ?
Vous ne l’aimez pas ? Vous êtes raciste ?
-
Hé
ho ! Pas d’insulte à un officier de police dans l’exercice de ses
fonctions ! Raciste ? Non mais ! Je ne m’appelle pas Nadine
Morano moi ! J’ai des valeurs. Non, simplement Mme Taubira est laxiste. Elle
autorise des permissions de sortie à des criminels en puissance.
Résultat : une fusillade à St Ouen et un de nos collègues grièvement
blessé !
-
Ah !
Effectivement c’est plus grave qu’une chemise déchirée. Mais, heu, vous avez le
droit de manifester ?
-
Pas
de faire grève, mais de manifester ! On le fait aussi contre Valls !
Il ne nous donne pas assez de moyens pour assurer son Vigipirate !
-
Ah
oui ! Vigipirate ! Une sacrée organisation. C’est sûrement lourd à
gérer ! Je le vois bien, même quand je vais mener mes enfants à l’école.
Il y a des policiers devant l’établissement scolaire..
-
Vous
avez des enfants ?
-
Oui,
un garçon de 8 ans, pourquoi ?
-
Comme
ça…Heu, moi j’ai une fille de 7 ans ! Ah, en ce moment elle est un peu perturbée !
Elle voudrait être un garçon !
-
Hum…La
fameuse théorie des genres que Mme Vallaud Belkacem veut insidieusement instaurer
dans nos établissements scolaires ! Ca les travaille !
-
Ah
oui ! La marocaine qui dirige l’Education Nationale. Dans mon service on l’appelle
le serpent à sornettes ! Hé oui, Najat, le serpent à sonn…
-
Oui,
ça va ! J’avais compris ! Mais dites donc vous ne seriez pas un peu
islamophobe sur les bords à vous moquer de cette dame ?
-
Islamophobe ?
Hé ho ! Pas d’insulte à un officier de police dans l’exercice de ses
fonctions ! Islamophobe ? Non mais ! Je ne m’appelle pas Marine Le Pen !
D’ailleurs, j’ai beaucoup plus de respect vis-à-vis de mon père ! Le pauvre !
-
Ah !
Qu’est-ce qu’il a ?
-
Un
début d’Alzheimer. Il ne veut pas vivre longtemps s’il voit que ça dégénère. Il
souhaiterait alors le suicide assisté mais je lui ai dit cent fois que c’était
interdit en France. Qu’il faudrait aller en Suisse. Mais il oublie à chaque
fois !
-
Ah
oui ! Pour votre mère ça doit être dur à porter ?
-
La pauvre !
Elle n’est plus de ce monde ! Morte dans un crash d’avion il y a dix ans !
-
Ah ?
Désolé ! Ce n’était pas un avion Air France au moins ? Rassurez-moi !
-
Non…Mais
le résultat est le même… Bon, je crois qu’on arrive ! Si vous voulez bien
vous donner la peine.
-
Je n’en
ferai rien. Après vous…