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jeudi 24 novembre 2011

UN CORPS Y DORT...

Dix-sept personnes, dont six enfants et adolescents, ont été tuées mardi en Syrie par des balles tirées par l'armée et les forces de sécurité, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la province de Homs (centre), "quatre jeunes de 10, 11, 13 et 15 ans ont été tués par des tirs venant de militaires et membres des services de sécurité postés à un point de contrôle à Houlé", a indiqué cette organisation.

Alain Juppé, notre Ministre des Affaires Etrangères,  souhaite relancer l’idée d’un corridor humanitaire pour acheminer des vivres vers une population agonisante. Il exclut, toutefois, le recours à la force et le schéma libyen ne risque pas de se renouveler.

Face aux atermoiements d’une Europe trop embourbée dans sa gestion de l’endettement, le Président Bachar-al-Assad peut esquisser un sourire. Il tient encore son armée et assure la maîtrise féroce d’une situation insurrectionnelle.

Mais le temps joue contre lui. Les pays arabes commencent à lâcher le tyran syrien.

Et les morts de Damas ou de Homs sont déjà les fantômes qui hanteront ses nuits et qui enteront les petits sauvageons du verger de la démocratie.



Du sang chaud s’abreuve le sol
Rien de plus vrai, un corps y dort
Que lorgnent noiraudes en survol
Mouches zélées, ombres de mort.

Le cliquetis des armements
Plie de soubresauts le silence
Mais sous le masque du gisant
S’étale enfin l’indifférence.

Pourtant en s’y penchant de près
On pourrait presque deviner
Du crâne ouvert, sanguinolent
Un fougueux chant de combattant.

Sous le front qu’une balle happa
L’insurrection nie le trépas
Les laves de révolution
Nourrissent leur ébullition.

L’agonie ne peut contenir
Le volcanisme du martyr
Cendres rougies de résistance
Rejet de colère en puissance.

Dans chaque mort un feu d’idées
Pour un chemin de liberté
En toute plaie vécue létale
Un brasier courroucé s’installe.

Mort vengeresse, suie d’hécatombes
Sous la loi d’Homs réduit les tombes
En résistances infinies
L’espoir se nourrit d’agonies.

De ses linceuls improvisés
La Syrie fomente en succès
Des lendemains de renaissance
L’embaumement de ses souffrances.

Parce que des longues nuits renaît
La branche vive de l’été.
Puisque la mort donne le fruit
De l’espérance en fin de cris.

Puisque la mort n’est pas l’oubli
Quand de son corps jaillit la vie.