Que ne ferait-on pas pour qu’on parlât de vous ?
Parler au nom de tous, sans gêne ni tabou.
Condamner sans ambages le discours du voisin
Surtout quand ce dernier a le pouvoir en mains.
Ainsi la Ségolène, affublée d’un boubou
Loin de ses mornes plaines de Charentes-Poitou
A cru bon de railler le discours de Dakar
Que le sieur Sarkozy brandit en étendard.
Ce discours, à l’époque, avait plus que froissé
L’amour propre de ceux que l’Afrique nourrit.
Ecrit par un Guaino à la plume acérée
Il peignait l’Africain comme un être endormi.
Il disait que le drame de ce grand continent
Trouvait l’explication dedans ses habitants :
Pas assez entrés dans l’histoire, timorés
Il voyaient le monde changer sans s’alerter.
Devant même tribune, pour marquer la raison
Ségolène la frondeuse a demandé pardon
Pardon pour ces paroles humiliantes, dit-elle
Pas dignes de la France, notre France éternelle !
C’était beau et lyrique, de Gaulle on aurait dit :
Africains de tous bords, oui, je vous ai compris !
Quitte à rendre furieux Nicolas polémiste
Et à embarrasser le parti socialiste !
Que ne ferait-on pas pour qu’on parlât de vous ?
Parler sans réfléchir, par morgue ou mauvais goût !
Minimiser l’effroi d’une page d’histoire
Transformer la Shoah en détail dérisoire.
Ainsi le Jean Marie, au front moins populaire
Si loin des gris embruns de Trinité sur mer
A cru bon dégueuler à nouveau cette phrase
Que tout négationniste commente avec emphase.
Je n’en dirai pas plus, ça frise la nausée !
Et j’arrêterai là, n’en soyez pas choqués
Si d’elle j’ai parlé bien plus longtemps que lui
J'ai mes affinités, vous l’aurez bien compris !