Méfiez-vous des réseaux
sociaux surtout quand vous vous shootez avec la fumée d’une chicha qu’exhale un
pote à côté de vous.
C’est ce qu’a dû se dire
Serge Aurier, défenseur latéral du PSG, après s’être laissé aller sur Facebook
via un chat donné samedi soir sur Periscope (stratagème qui permet de
retranscrire des vidéos en direct).
Oui, il s’est bien lâché, l’Ivoirien
qui y voit finalement les conséquences inhérentes aux propos injurieux à l’encontre
de son entraîneur Laurent Blanc.
Un mariage l’Aurier-Blanc
qui ne parfumerait pas un vestiaire de porteurs de testostérones assiégés de
pulsions sudoripares !
Oui, le joueur a traité son
entraîneur de fiotte, soit une fillette selon la contraction du mot
franc-comtois « fillotte », langage bien maîtrisé par Serge dès
lors qu’on lui dit : tu es franc con, toi !
Selon le joueur, un peu
juste intellectuellement, le père Blanc serait une « fille haute »
non pas pour ses penchants sexuels mais pour sa propension à laisser faire tous
les caprices de Môssieur Ibrahimovic, lequel zlataniserait toute l’équipe !
Voilà un genre de dérapage
qui fait le buzz !
On se demande quel est l’intérêt
de tweeter, de facebookeriser, de gloser, d’escrimer sa plume, pour si peu ?
Le football n’a ce qu’il
mérite !
C’est un sport d’enfants
gâtés, millionnaires, imbus d’eux-mêmes, perdus dans les distances avec l’argent
comme avec leurs propres coéquipiers.
Les frasques d’Anelka, la
sextape de Valbuena et ses répercussions sur Benzema, les magouilles de Sepp
Blatter au sein de la FIFA , sont d’autant d’avatars de cette dérive
footballistique qui fait le miel de chroniqueurs dits « spécialistes »
mais bien incapables de disséquer sur les racines du mal, les répercussions
économiques ou sociologiques d’un sport devenu irrationnellement une religion.
Aurier qui s’en prend à
Blanc… Et alors ?
Si encore, avec un peu plus
de neurones, le joueur s’était lancé à critiquer tout le système, les
financements, les dessous de match !
On peut rêver…
L’or en blanc de linceul
recouvert de lauriers
Agonisa d’effroi ou d’apathie
funeste
On se méfia de lui car un létal
Aurier
Se disant « à quoi sers-je ? »
sortit son manifeste.
Le joueur assassin tira sur le
Qatar
Financier de son club aux reflets
millionnaires
Mais aussi donateur pour quelques balbuzards
D’un terrorisme pris en sunnites
prières
Le curieux latéral, débordant sur
son aile
Tout de morve zélée, critiqua les
champions
Banc de coéquipiers exposés aux
querelles
En bataille d’égo, en mesure de
millions…
L’Ivoirien pétulant bouscula la
FIFA
Dénonçant les coulisses de
quelques corruptions
Un besoin d’éclaircir dans le feu
de sa voix
Vilipendait les Dieux des
prévarications.
Il répandit la poudre et tira
boulets rouges
Sur le marché boursier des
crampons surcotés
Jeta le discrédit sur ce monde
qui bouge
Au gré des mercatos et des agents
placiers
Il finit librement la sinistre censure
En haranguant les tiers de
déserter les stades
De porter l’intérêt aux joies de
la lecture
Hugo, Flaubert, Bazin, pas le
Marquis de Sade !
Son petit chat perçant paru sur Periscope
Fit l’effet d’une bombe ; le
ballon s’assagit
Redevint généreux, humblement
philanthrope
On oublia bientôt les années de
folie.
Serge revint au pays, à Ouaragahio
S’occuper des enfants du grand
orphelinat
Il suivait, mais de loin, le
ballet des héros
Sur le noble gazon des sublimes
combats.
Il suivait, mais de loin, la
sueur des maillots
Pour la quête d’un Graal aux
modestes éclats.