Dans ce caveau nanti de voûtes
Où se reposaient mes pensées
Sournois s’est installé le doute
Sans crier gare, à pas feutrés
Il s’est allongé languissant
Sur le canapé des croyances
Dans ses oripeaux répugnants
Nimbés de mille effluves rances
Il s’est abreuvé de mon vin
Pour le recracher sans ambages
Sur le petit miroir sans tain
Et dénatura mon image.
Il s’est levé de tout son long
Pour occulter le doux halo
Des bougies vives de passion
L’obscurité vint crescendo.
Le noir tua luminescence
Et je recherchai à tâtons
Le marchepied de la conscience
Menant au fil de la raison
Il me fit trébucher cent fois
Dans cet univers charbonné
Se plut à égarer ma voie
Prise en dédales endiablés.
Du plus profond des oubliettes
Il fit rejaillir de l’effroi
Pour noyer cette âme muette
En laquelle geignait mon émoi
Et puis, soudain, il disparut
Comme il avait su s’inviter
Dans mes idées, vif, impromptu.
Devait-il autres cœurs troubler ?
C’était un soir, de pleine lune
Alors que je suivais ma route
Où rien n’augurait l’infortune
Sournois s’était glissé le doute.