Vendredi passé, alors qu’il rendait visite à son ami Tsipras,
à Athènes, notre Jupiter national a lâché, à propos des réfractaires à ses
réformes : « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux
cyniques, ni aux extrêmes ».
L’Amiénois qui aime ses amis, hait noise, a confirmé ses
propos, ce lundi 11 septembre, lors d’une visite au centre d’hébergement et de
réinsertion sociale (CHRS) de Toulouse, « Il faut écouter le discours avec
calme et apaisement, c’est une fausse polémique, je n’ai jamais été dans l’invective »
Donc il persiste et signe et exacerbe l’ire des « ceux
qui se sentent visés » comme dit ma concierge qui ne l’est pas car on lui
cherche encore un poil dans la main.
Est-ce une insulte ? Qui se sent visé ? Toujours
est-il que le petit mot a fait le tour des réseaux sociaux, comme vilain tour
d’hérésie sauce yoyo à la « je te l’envoie, tu m’le retournes… ».
Bref, un vrai régal pour les tweeters, les face-boucaniers, pirates du net, ces
fainéants, qui n’ont que cela à faire que de discuter sur la sémantique
gouvernementale.
Enfin quoi ! Pas de quoi fouetter un chat pitre ! Tout
ceci n’est qu’un fait néant tout autant que seul à paresse, heu, que cela
paraisse ! Inutile de vouloir lui tailler un cossard, heu, un costard pour
si peu ! Tout au plus le mot peut
donner le cafard aux oisifs : le cancre est las, par nature !
Oui, enfin, quoi ! Ce n’est qu’une petite formule lâchée
intentionnellement pour montrer qu’on ne cherche pas toujours à cultiver la
« bienveillance », aussi vrai que seuls les imbéciles ne changent pas
d’avis !
Mais, oui, enfin, quoi ! Comme si le papa d’ « en
marche » n’était pas coutumier du fait après ses « illettrées de
Gad » ou ses « bateaux qui amènent du Comorien à Mayotte » !
Il faudra vous y faire mes amis. On a là, devant nous, un super spécimen du
dérapage contrôlé, bien meilleur qu’un petit nerveux qui n’avait tiré qu’un
misérable « casse-toi pov’ con ! » durant son quinquennat !
Pitoyable !
Mais oui, mais oui, enfin, quoi ! Pourquoi ne pas
s’indigner sur les autres mots choisis ? Par exemple sur le mot
«cynique» ! Curieusement, là, l’insulte ne fait pas florès ? Personne
ne se sent visé ? Pourquoi « fainéant » ainsi nique l’autre avanie ?
Pourquoi faudrait-il, injustement, que des incartades en effaçassent d’autres, qu’elles devinssent iniques (quel devin
cynique !). Pourquoi créer une telle hiérarchie dans les brocards à faire
ruer dans les brancards ?
Et que dire du
troisième mot « extrêmes » ? Il n’attisa nulle indignation. Et
pourtant le FN comme les insoumis de Mélenchon auraient pu se sentir viser !
A croire qu’ils se considèrent dans la norme, dans l’opposition démocratique et
raisonnable ! Alors, qui se meut dans les extrêmes ? On oublie que FN
est hantise ? Ah, non ! On y revient. On feint de voir que chez
Jean-Luc on a l’un sous mission et…que glandent les autres ? Ah, non, non,
on n’y revient encore !
Non, il n’y en a que pour le nom « fainéants » !
Il frappe au cœur d’une société en manque de travail et qui ne veut pas se
sentir culpabiliser par la raréfaction du travail comme le souligne le père
Hamon, adepte du revenu universel.
Macron, de
son côté, savoure les jolis remous qu’engendre sa petite pique.
Dans sa
phobie des glandeurs (comme le titre le canard enchaîné) l’homme s’amuse ardent
contre tout musardant et qui parfois devient non chaland (par manque de revenus
puisqu’il n’a pas de travail).
Macron aime
regarder de haut, de la marche.
Quitte à se
sentir au bord de l’amer tant il aime l’atout qu’est toise !