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Le film de Patrice Evra ne restera pas dans les annales même si une tirade de cette oeuvre mineure fait référence à un point sensible de l'anatomie.
La première scène du film fait vaguement penser à la Cène. Le tableau de Léonard de Vinci a été revisité et les personnages sont flous. Le Messie, incarné par Domenech, dit clairement qu'il y a un traître parmi eux ! Un Judas !
- Il y a un Judas qui a rapporté les propos que j'ai eus avec Anelka dans les vestiaires ! Il les a rapportés à la presse ! En vérité je vous le dis : cet homme là n'est qu'une femmelette ! Un Judas nana !!
Et chacun des onze hommes qui l'entourent de lui poser la question :
- Est ce moi Seigneur ?
- Est ce moi Raymond ?
Et ça dure, ça dure. Le tout sur une musique lancinante d'inspiration Barbelivianobruniste...
Le seconde scène nous transporte à St Petersbourg au 13ème forum économique international. On peut imaginer des personnages qui vont évoquer la crise financière ; il n'en est rien. On aperçoit Nicolas Sarkozy (moyen dans son rôle) qui prend la parole pour dire :
- J'ai appris les grossièretés lancées par Anelka dans les vestiaires ! Elles ont fait mal à Domenech ! Si cela est avéré je dis : c'est pas bien Anelka ! On doit rester poli ! Franchement est ce que vous me voyez dire des horreurs, moi ? Imaginons, je ne sais pas moi, tiens, par exemple quelqu'un qui m'agresserait alors que je visite la Salon de l'Agriculture. C'est un exemple...Il me dirait, je ne sais pas moi, par exemple : ne t'approche pas, tu me salis ! Et bien, il ne me viendrait pas à l'idée de lui rétorquer des saloperies ! Je reste poli ! Je ne vais pas lui lancer à la figure, je ne sais pas moi, une phrase du style "casse toi pauvre con !" Non ! Un peu de tenue !
La troisième scène nous transporte à la Halle Freyssinet (XIIIème) de Paris. On y retrouve un grand échalas à la perruque blanche ! Il fustige le comportement des dirigeants de l'Equipe de France qui ont expulsé Anelka :
- Nous n'acceptons pas la logique des boucs émissaires ! Anelka ne doit pas payer pour les autres ! Il doit bénéficier de la présomption d'innocence comme j'ai pu en bénéficier lors de l'affaire Clearstream, enfin, si on veut ! Je lance donc un nouveau parti : celui du non fatalisme ! L'Equipe de France retrouvera sa grandeur !!
Tollé d'applaudissements, marseillaise, champagne. Le film se termine en queue de poisson et le spectateur reste sur sa faim : qui finalement était le traître ?