Au moment où le grand écran diffuse deux films qui traitent de la solution finale (celle des Tsiganes avec « Liberté » et celle des Juifs avec « La Rafle ») l’auteur de « Nuits et brouillards », cette merveilleuse chanson qui évoque la Shoah (et la déportation de son père !) s’est éteint. Jean Ferrat nous as quittés ce matin à l’âge de 79 ans dans son coin de l’Ardèche…
Jean Ferrat parti… Et des dizaines de superbes chansons qui me reviennent en mémoire. Bien sûr « Nuits et Brouillards » mais aussi « Potemkine », « La Montagne », « Deux enfants au soleil » et les émouvantes adaptations des textes d’Aragon « Aimer à perdre la raison », « Que serais-je sans toi ? »
Oui, que serais-je sans toi camarade Jean ? Toi et d’autres grands qui nous ont quittés : Brel, Lapointe, Nougaro, Ferrer, Ferré, Trenet…
Que serais-je sans toi, amoureux des mots et de la musique ? Un balbutiement… Je serais peut-être encore à chercher comment tisser les vers autour d’une mélodie. Tu m’auras donné l’envie d’écrire et de chanter, de m’engager aussi, à ma façon.
Engagé ! Tu étais un chanteur engagé ! Un sympathisant du communisme mais juste ce qu’il faut ! Circonspect sur l’évolution de l’usage de la faucille et du maniement du marteau ! Tu sus prendre tes distances avec le système oppressant de l’Est dans « Potemkine ». Engagé tu le fus quand tu décidas, à une époque où on en parlait peu, de réaliser le devoir de mémoire : ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent, nus et maigres, tremblant dans des wagons plombés...
Engagé encore, bien avant les vagues d’écologistes, pour défendre la beauté de la montagne et nous mettre en garde contre cette vie moderne, adepte du formica et du poulet aux hormones !
Engagé encore pour la cause des femmes en reprenant Aragon : la femme est l’avenir de l’homme clamais tu avec conviction !
Engagé encore pour la cause des femmes en reprenant Aragon : la femme est l’avenir de l’homme clamais tu avec conviction !
Je vais te réécouter ami Jean ! Les vieux vinyles vont reprendre du service !
Chapeau bas, l’artiste. Tu me manques déjà !