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samedi 20 août 2016

FAIX QU'ARABE HAUSSE




Plus d’un siècle après la première participation de l’Égypte aux Jeux Olympiques, soit près de 4500 ans après la pyramide de Khéops, la jeune Sara Ahmed a inscrit son nom dans les annales du pays en remportant une médaille de bronze historique en haltérophilie, dans la catégorie féminine des 69 kg et des poussières de sable.

La jeune fille de 18 ans est parvenue à soulever, à l’issue d’un effort pharaonique, 112 kg à l’arraché  puis 143 kg à l’épaulé-jeté soit plus de 315 livres égyptiennes payées en liquide qui désaltère.

Ce formidable effort lui a permis de gagner la troisième place derrière la Chinoise Yanmei Xiang (l’ai-je bien prononcé ?) et la Kazahke Zhazira Zhapparkul.

Sara porte et ça rapporte…du bronze et du beau moqueur pour le journaliste cairote qui n’en a cure car elles sont cuites (les cairotes, heu les carottes) depuis la destitution de Morsi et l’arrivée au pouvoir des militaires !


Avec l’enlèvement d’opposants organisé par le président Abdel Fattah al-Sissi, la démocratie égyptienne ne fait pas le poids !

OMRAN ET LE MASSACRE D'ALEP




C’était en 2006, un article d’un certain  Hanan Kassab-Hassan http://www.babelmed.net/viaggi/211-syria/2016-alep-capitale-culturelle-islamique-pour-le-monde-arabe.html évoquait la richesse culturelle de la ville d’Alep, la capitale culturelle islamique pour le monde Arabe, plantée fièrement au cœur de la Syrie.

Alep, la ville des festivals, des chants séculaires, des souks et des caravansérails, brillait alors de ses mille feux.

Alep, qu’ont-ils fait de toi ?

Dix ans se sont écoulés dans les méandres vertigineusement meurtriers d’un conflit local qui puisait, à l’origine, une issue salvatrice dans la mouvance des printemps arabes.

Les insurgés pensaient réellement détrôner Bachar-Al-Assad puisque les Tunisiens avaient bien chassé Ben Ali et que les Egyptiens s’étaient débarrassés de Moubarak.

Mais la terre de Syrie  s’est enfoncée dans les abîmes d’une guerre sans fin. Le maître de Damas a riposté de ses armes épouvantables et l’Occident n’a pas bronché. La Russie de Poutine a soutenu le tyran qui garantit l’équilibre géostratégique de la région et reste, à ses yeux,  le seul garde-fou contre la menace terroriste de Daech qui s’est invitée au banquet martial depuis trois ans.

Dans l’effroyable drame qui frappe encore les ruines de la ville martyr ne demeurent que des lambeaux de résistance au cœur des quartiers orientaux. Ils sont désormais encerclés par les troupes syriennes aidées d’alliés russes et iraniens. La chute est imminente, pensent les observateurs militaires. Si elle s’avère, ce sont des milliers d’âmes sans toit, sans abri et sans espoir qui chercheront asile vers la Turquie voisine.

Or le sultan Erdogan, depuis un coup d’état militaire qui a cherché à l’évincer, n’a plus guère envie d’héberger la misère du monde. Il a bien trop à faire dans la purge qu’il instaure en son pays. Il risque fort d’enterrer l’accord conclu avec l’Union Européenne : gestion des réfugiés contre processus d’adhésion de la Turquie à l’UE et levée du régime des visas pour les citoyens turcs.

Oui, Erdogan pourrait ne plus vouloir jouer les bons samaritains. Le peuple d’Alep n’aurait d’autre recours que de frapper aux portes d’une Europe déjà fortement étranglée par les flux de réfugiés.

Dans ce drame attisé de bombes russes, l’image d’un enfant victime du chaos, petit fantôme sorti des ruines, a bouleversé le monde entier.

Comme le petit Eylan, ange échoué sur une plage turque, Omran, 5 ans, le visage ensanglanté, apporte un tableau tragique à l’iconographie d’une guerre aveugle dont les enfants sont les innocentes victimes.

Eylan comme Omran, en émouvant le monde entier, nous replongent dans l’affection compassionnelle, quand bien même l’instrumentalisation de leur petit corps meurtri n’est pas sans poser quelques questions de déontologie journalistique.

Eylan comme Omran, icônes de l’enfance martyrisée, nous rappellent les terribles agissements de notre humanité et le sombre avenir des populations exsangues, misérables cohortes sur les chemins de l’exil.




A quoi pense l’enfant ressorti de l’enfer ?
Sous les grises poussières des damnés de la guerre
Vers où se portent en vain ses pauvres yeux hagards
Quand le sang sur sa joue peint le sinistre fard ?

 
Omran sorti vivant de l’antre du chaos
Une incrédulité supplée à ses sanglots
Dessous les oripeaux un petit cœur qui bat
Comme un chant éploré sous le noir des combats.


A quoi pense l’enfant, loin des jeux de Rio
Des médailles glanées sous des cieux estivaux ?
La mort enterre encore tous ses contes de fée.

 
Omran n’a que cinq ans, l’avenir sous la braise
Aux pommes des menottes quelques lignes mauvaises
Dessinent le destin des enfants condamnés.