Jean Siméon Chardin est considéré comme un des plus grands peintres du XVIII ème siècle.
Mr Coypel, par un beau jour de printemps, lui demande de peindre un fusil de chasse. Jean Siméon s’exécute et peint l’arme à l’œil, d’un seul jet ! Un prodige !!
Jean Siméon se dit alors qu’il a du talent ! Il va se jeter sur la première nature morte à sa portée pour lui faire son portrait. Ainsi, de cadavres de raie, en bouquets de fleurs, le peintre se fera connaître !
Mais l’inanimé le lasse. Alors, avec le temps, va, tout s’en va. Même les plus chouettes hiboux empaillés ne le motivent plus. Il veut se lancer dans les scènes de genre. Il désire croquer des tranches de la vie courante.
Aussi, peindra-t-il une femme occupée à cacheter une lettre. Sa modèle prendra tellement racine que son visage virera à la cire en osmose avec le sceau.
Puis il peint une femme tirant de l’eau à la fontaine. La pauvre femme doit s’y prendre cent fois avant que le tableau ne s’achève. Elle est lessivée. Chardin, lui, jubile ! Sa toile est excellente. On dirait du Vermeer mais en plus triste.
Puis il peint une fille au volant ! Non, pas d’anachronisme ! Il s’agit d’un volant de badminton (enfin l’équivalent du badminton à l’époque) ! La fillette piaffe d’impatience ! Elle voudrait pouvoir entamer la partie avec son frère jumeau dizygote ! Mais il faudra un poids de cent heures pour que fleurisse le talent sur une toile !
Il est nommé pour les oscars du meilleur peintre en 1753 ! Il décrochera le pompon avec la toile « Chant du Chardin », œuvre révolutionnaire qui se permet d’intégrer du texte en lettres blanches sur le fond brun d’un décor de salon où chantent une mère et sa fille.
Le roi Louis XV en resta muet de stupeur et déclara :
- Ouah, putain, génial ! The Artist!!
Mais les détracteurs, outrés par tant de dévoiement et d’insultes à l’égard de l’académisme, obtiendront du roi qu’il force l’artiste à effacer les textes de cette œuvre magistrale.
Aussi, la version exposée actuellement au Musée offre aux spectateurs un bien pâle visage, austère, dépourvu de ses apparats littéraires.
Quoi qu’il en soit, Chardin conserva son césar ainsi que la confiance du Régent. Ce dernier lui octroiera même un duplex privé de 600 M² au Louvres avec vue sur la scène et salle de bain tout équipée.
Dans ces locaux somptueux le peintre continue son œuvre intitulée « Chardine à l’huile » car la peinture à l’huile c’est bien difficile mais c’est bien plus beau, Dalida l’a dit à Dali, que la peinture à l’eau ! Ah ?
La congrégation jésuite passe alors moult commandes de toiles et de telles transactions étaient l’art de Chardin en le couvant !!
Une de ses toiles dépeint une blanchisseuse à l’ouvrage. La pauvre femme est choisie en fonction d’un casting basé sur le thème du retard de travail. Il s’agit de trouver une mégère plus ou moins apprivoisée qui a accumulé des tonnes de malles à linge sale. Plus longtemps la femme s’activera, plus longtemps l’artiste aura l’espace temporel pour la peindre !
Très vite il trouve le modèle idéale en la personne de Bérénice Beige-Eau !
Elle vient de se séparer de son homme et dispose, effectivement de 20 malles où s’accumulent des draps plus ou moins jaunis.
- A qui sont ces draps ma jolie, lui demande l’artiste ?
- A l’ex : cent draps, l’ami !! Rien que ça ! répond la femme quelque peu familière ! Mais je ne lui rendrai pas ! Pas question ! Une fois blanchis je les vendrai sur le marché !! Aide-toi et le ciel tes draps !!
Ainsi travailla Chardin, jusqu’à sa mort, en 1779.
Toujours la même méthode : occuper durablement les modèles car il peignait lentement !!