Danielle Mitterrand, veuve de l'ancien président François Mitterrand s’est éteinte tôt ce mardi à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris où elle avait été admise vendredi dernier.
Elle restera longtemps cette militante infatigable de la cause des droits de l'Homme. Icone de l’utopie militante et active elle n’a jamais reculé devant des engagements que son Président de mari pouvait parfois observer d’un froncement de sourcils. Il en fut ainsi quand elle embrassa Fidel Castro le Cubain où quand elle se lia d’amitié avec le Daï Lama au grand dam des Chinois que ne voulait pas froisser son époux !
Celle qui fut Première dame entre 1981 et 1995 avait fêté en octobre dernier les 25 ans de sa fondation « France Liberté ». Son dernier combat portait sur le droit d’accès à l’eau portable pour toutes les populations de la planète.
L’esprit de résistance, héritage de 1944, n’aura donc jamais quitté cette grande dame.
Sa générosité est légendaire et si fortement ancrée en elle qu’elle acceptera sans acrimonie notable Mazarine, la fille illégitime et momentanément cachée, fruit de l’hymen entre son mari et Anne Pingeot.
Les politiciens de droite comme de gauche saluent la grande dame, comme de coutume. On oublierait presque que Pierre Dumayet nous a quittés, lui aussi. C’était le jeudi 17 novembre 2011.
Il fut un des pionniers de la télévision française (ah, l’ORTF !). Il conçut de grandes émissions d’actualité comme « Cinq colonnes à la Une » ou des moments culturels télévisuels comme « Lectures pour tous » durant lesquels il interviewait de façon incisive les Pagnol, Camus, Mauriac et autre Céline.
Un père spirituel pour bien des journalistes présentateurs qui officient de nos jours !
Bon repos éternel à ces deux illustres figures qui honorent notre pays (oui, je sais, ça fait pompeusement élyséen mais avec les fautes d’orthographe en moins !)
C’est maintenant que tu nous lâches
Au beau milieu d’un port d’attache
De vaisseaux noirs d’austérité
Par delà des mers démontées.
C’est au plein cœur de la tempête
Que la mort t’invite à la fête
Au grand banquet de l’infini
Table dressée, couvert est mis.
L’humanité dans tes yeux clairs
Portait l’éclat de ta colère
Les combats sans compromissions
Jusqu’au travers de la passion.
La main tendue vers les combats
De Castro comme de Mandela
La chevelure dans les batailles
Au nom du droit que l’on mitraille.
Femme debout dans l’utopie
Mais n’est-il pas de plus beau cri
Que celui de l’âme qui clame
Un Monde émancipé de drames ?
Esprit librement sans ombrages
D’un compagnon dont l’apanage
Elyséen forçait respect
Mais uniquement pour ses valets.
Femme de cœur, vie militante
Tant le Tiers-Monde crie dans l’attente
Le soutien des minorités
Du Kurdistan ou du Tibet
Une roseraie chargée d’épines
Jardin où plongeaient tes racines
Pour hydrater d’impertinence
Les feuillets de l’irrévérence.
Il en advint des fruits amers
Dans le verger communautaire
Des diplomaties confirmées.
Protocole, vois mon pied de nez !!
Cœur engagé dans l’espérance
D’un refus de l’indifférence.
Pour seul égide une fondation
France Libertés pour les Nations.
Femme trompée, nue de rancœurs
Et qui serra contre son cœur
La délicate Mazarine
Rendue par son père orpheline.
Dernier combat pour que l’eau coule
Dans les déserts où se déroule
Un long ruban des ventres creux
Sous le soleil impétueux.
Mais maintenant que tu nous lâches
Il faudra terminer la tâche
Et sous le regard de la crise
Repenser l’homme et ses emprises.
Bien le bonjour à ton François
S’est-il fort ennuyé de toi ?
Si tu rencontres Dumayet
Il risque de t’interviewer !
Te voilà dans ton Panthéon
Des vieux soldats de l’intention
De l’utopisme militant
Veille sur nous, de temps en temps.
Dans l’ère où sévissent marchés
Au pas des cupides pensées
Insuffle-nous l’esprit des luttes
Qui saura préserver des chutes.