Vous avez pigé le message ? Bercy m'effraie ! |
Encore tout imprégné
psychologiquement de ses déboires avec le fisc, Thomas Thévenoud a voulu
exorciser la malédiction en se lançant dans la réalisation d’un téléfilm qui
épouse la thématique de la phobie fiscale (et accessoirement administrative).
Le député de Saône et Loire a
choisi un format court (46 mn 32) pour évoquer la pathologie indicible
déclenchée par la peur du contrôle fiscal ou l’angoisse de ne pas avoir
suffisamment bien déclaré ses revenus.
Le synopsis est simple mais
efficace. Il met en relation des gens qui partagent la même souffrance liée aux
tracasseries de la bureaucratie de Bercy.
Edouard (Edouard Baer),
gérant du garage «la quinte essence », consulte son médecin qui est aussi
un de ses clients. Edouard souffre de nombreuses insomnies qui font, sans
pouvoir y remédier, zèle. Elles sont visiblement liées à des angoisses
surprenantes. Il a peur d’une descente inopinée des inspecteurs des finances.
La raison à cela ? Il n’a pas une super comptabilité et se trompe
régulièrement dans ses déclarations de TVA. Son médecin Sami Nimiz (Sami Frei),
qui est aussi député, compatit d’autant mieux que lui-même se sent dans le
collimateur de la justice depuis qu’il a juré, droit dans les yeux, et au sein
de l’Assemblée Nationale, qu’il n’avait aucun compte en Suisse. Ce qui est
faux, bien entendu !
Les deux hommes décident de
passer un week-end ensemble, dans la villa du praticien où s’ébattent de jolis
étalons de course. Il s’agit de décompresser en faisant un peu d’équitation.
L’homme de médecine avoue que son lad Mamadou (Omar Sy) travaille au noir donc
sans couverture sociale mais aussi sans papier.
Mais le médecin fraudeur ne
sait pas que Mamadou vient de se faire interpeller par la commissaire Elvire Odélie
(Mathilda May) et qu’il est en garde à
vue. Il le cherche partout et panique dès que la Dame le prévient, par
téléphone, que son petit protégé se trouve au poste !. Il pense que son
valet va tout dévoiler lors de l’interrogatoire et veut fuir en Suisse.
Edouard l’en dissuade et lui
propose de dire la vérité aux forces de l’ordre. Le médecin finit par
acquiescer et se rend au commissariat où, à sa grande surprise, il assiste à une
scène de confusion inénarrable. La police des polices, la brigade des
stupéfiants, des inspecteurs de Bercy viennent d’investir les lieux. Ils recherchent
Elvire, désormais fichée parmi les « Ripoux » en tant que recéleur de
bijoux provenant de braquages dont elle avait fait incarcérer les auteurs.
Une telle diversion profite
au Médecin. Aidé par Mamadou qui a capté, par hasard, une conversation
téléphonique de la fuyarde, l’homme de santé fonce à la poursuite de la dame.
Mamadou a bien entendu au
téléphone : elle a rendez vous avec un acolyte, à Berne, en Suisse ! Le
médecin appuie sur l’accélérateur et bloque sa vitesse. Mal lui prend, le
bolide ne répond plus et s’emballe. Le Dr Nimiz pourra pester contre son
garagiste, rien n’y fera. Il terminera sur un platane !
Elvire Odélie trouvera refuge
en Suisse où elle créera une chocolaterie pour blanchir son argent et lui
évitant, pour son cas, chaos. Mamadou,
désormais sans patron, trouvera une place au garage d’Edouard avec un CDD
renouvelé tous les 2 mois par tacite reconduction selon le nouveau code du Travail.
Ce film court, sans habillage
musical, n’est pas vraiment un chef d’œuvre. Mais, il aurait quand même eu un
certain écho dans l’univers carcéral avec un audimat impressionnant.
Les acteurs qui ont contribué
gratuitement à cette œuvre tragi-documentaire auront permis à Thévenoud de
rentrer dans ses frais, voire, peut-être, de s’octroyer un substantiel
bénéfice.
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Je ne vous dirai
pas combien ce film m’a rapporté, a lancé Thévenoud, cela ne vous regarde
pas !
Venant du personnage, une
telle réponse ne peut générer l’étonnement.