Aujourd’hui fête des mères mais aussi élections européennes. La France va honorer ses mères
(les maires ayant été élus il y a peu de temps) selon une vieille tradition
héritée de Pétain, lequel avait une vision de l’Europe quelque peu germanique,
par la force des choses.
Mais la France vote aussi, comme l’Europe vote. Notre pays disposera de 74 sièges sur les 751 sièges du
Parlement européen. Un fort sentiment d'euroscepticisme règne et les montées
des extrémismes se perçoivent. La tentation de se replier sur ses frontières se
répand car maman Europe qui sait se montrer mère poule pour ses nouveaux
enfants (subventions) peut virer en marâtre pour les aînés qui ne comprennent
plus ses directives et ses caprices.
Et
pourtant cette mère de famille de 28 enfants doit être respectée car elle reste
la garante d’une paix durable ! Il faudra simplement lui faire comprendre
que, parfois, elle bredouille un peu dans ses décisions.
C’est une
jolie maman qui n’attend de ses rejetons qu’un beau lifting qui la rajeunirait.
C'est une bien belle maman qui doit aussi rééduquer ses gamins pour lui montrer qu'elle n'a rien perdu de son utilité sociale et qu'elle demeure la garante d'une cohésion familiale...
Bonne fête maman dont les étoiles
brillent
Dans ce fond bleu profond de paisible
océan
Reçois en ce beau jour l’amour de tes
enfants
Et qu’en ce mai chantant le champagne
pétille.
Tu te soucies de nous, tes vingt-huit
chenapans
Qui négligeons parfois ta chaleur
maternelle
L’horizon pacifiée qui brille en tes
prunelles
Et le grain de ta voix qu’arrondit un
doux chant
Tu souffres en ta fierté de nos
chamailleries
Nos vanités nichées en ces nationalismes
Dont tu cherches à gommer les poussées
d’égoïsme
Tant la peur du chaos réimprime tes
nuits.
Tu prodigues la paix mais gris de cécité
Nos yeux ne sentent plus ton utile
présence
Le rempart séculier contre les
médisances
Que la crise pérenne semble
cristalliser.
Tu pleures de nos replis en ces tristes
nations
Exhibant leur drapeau de fierté
populaire
Tu n’y vois qu’oripeaux aux tons
patibulaires
Si loin du grand dessein qu’élit ton
ambition.
Tu pleures ô bonne mère d’un trop plein
d’attention
D’étreintes prodiguées pour aimer même
mal
Qu’on en puise, sevré, contentement
banal
Quand ce n’est pas la lie de la
réprobation.
Tes aînés se disputent le droit de
t’amender
Pour ce cessent céans tes idées
généreuses
Tandis que benjamins te louent en
bienheureuse
Pour les moissons comblant tant de
ventres affamés
Les ingrats te renient d’une
émancipation
Dont le noir n’a d’égal que le
patriotisme
L’écœurante aversion pour ton ciel
d’humanisme
Ce rejet quand tu veux fédérer les nations.
Ton message se brouille dans la brume
des mers
Où naviguent perdus tes petits rejetons
Schumann et Jean Monnet avaient d’autres
visions
Quand ils donnèrent le jour à ton corps
polymère
Malgré tout, malgré l’heure des
questions récurrentes
Qui secouent sans émoi ta légitimité
Sois assurée, maman de la paix retrouvée
De ma douce affection que nul vent ne
tourmente.
Et qu’en cette journée où pour toi nous
votons
Tu ressentes en nos cœurs toutes envies
d’exister
L’insondable bonheur de nos fraternités
Dans le creux de tes seins, blottis à l'unisson