Des mouvements de troupes sont observés par deux goélands qui survolent Calais.
- Tu penses que c’est pour dissuader les marins pêcheurs de faire grève, demande Jonathan le plus jeune des palmipèdes ?
- Non, la grève est finie, du moins je pense, répond le second tout en déployant ses ailes pour laisser s’y engouffrer le vent marin.
- Alors pourquoi tant de policiers et de gendarmes ?
- Encore ces histoires de migrants et de sans papiers. On va voir cela de plus près ! Tu viens ?
Les deux éboueurs volants se posent selon une fort jolie chorégraphie sur le corps de ballet, heu, sur le bord de Calais et constatent d’édifiantes démonstrations de force.
- Ben dis donc, dit Jonathan, si nous on nettoie les plages de leurs poissons morts on peut dire que les forces de l’ordre, elles, nettoient Calais des indésirables !
- Elles n’y vont pas par quatre chemins, Jonathan, c’est sûr !
- On dirait qu’il y a des interpellations à gogo !
Une mouette passe à ce moment là, juste au dessus de leur tête, et leur lance :
- C’est un grand nettoyage avant l’arrivée du ministre de l'Immigration Eric Besson. ! Il faut faire place nette !
- Ah ! dit Jonathan, c’est quoi un ministre de l’Immigration ?
- C’est un monsieur qui s’occupe de renvoyer dans leur pays des personnes qui ne sont pas en situation régulière ici, lui répond la mouette qui vient de se poser sur le sable mouillé, à trois becs des deux amis.
- Ah, s’étonne Jonathan, et pourquoi sont-ils en situation irrégulière ?
- T’es vraiment cave, lui répond sèchement la mouette, ils n’ont pas de papier ! Ce sont des clandestins !
- Ah !
- Oui, je viens de survoler la jungle et je peux vous dire que ça y va : ça déménage. On en a arrêté du monde : Afghans, Erythréens, Somaliens, Soudanais, Iraniens, Nigérians, Kurdes…De drôles d’oiseaux qui vivent dans des tentes de fortune !
- Ils vivent dans une jungle, s’étonne Jonathan ?
- Oui, une jungle, une sorte de campement insalubre dans une forêt. Les gens du Palais ont peur de ces oiseaux de mauvaise augure ! Alors on les chasse, sans poésie, sans sonnets !!
- Ah ??
- Venez, je vais vous y conduire !
Et c’est ainsi que les trois volatiles, survolant en pleine liberté la « Jungle », ont pu apercevoir l’activité des poulets zélés, ces coqs de combat de la République qui contrôlaient les papiers de pauvres dindons de la farce humanitaire, victimes d’un jeu de lois que nous commentent avec détachement et cynisme nombre de canards.
La mouette moqueuse résuma cette situation en parodiant un chanteur désormais disparu :
Dans la jungle, la terrible jungle
Le Besson viendra ce soir.
Les migrants peu tranquilles s’endorment
Dans la nuit du désespoir.
Rien n’est calme à Calais plage
Le Besson viendra ce soir.
C’est la rage, on craint le carnage
La police est au pouvoir.
L’indomptable, le redoutable
Le Besson viendra ce soir
S’faire la belle, passer le Chanel
Devient vraiment illusoire.
- Tu penses que c’est pour dissuader les marins pêcheurs de faire grève, demande Jonathan le plus jeune des palmipèdes ?
- Non, la grève est finie, du moins je pense, répond le second tout en déployant ses ailes pour laisser s’y engouffrer le vent marin.
- Alors pourquoi tant de policiers et de gendarmes ?
- Encore ces histoires de migrants et de sans papiers. On va voir cela de plus près ! Tu viens ?
Les deux éboueurs volants se posent selon une fort jolie chorégraphie sur le corps de ballet, heu, sur le bord de Calais et constatent d’édifiantes démonstrations de force.
- Ben dis donc, dit Jonathan, si nous on nettoie les plages de leurs poissons morts on peut dire que les forces de l’ordre, elles, nettoient Calais des indésirables !
- Elles n’y vont pas par quatre chemins, Jonathan, c’est sûr !
- On dirait qu’il y a des interpellations à gogo !
Une mouette passe à ce moment là, juste au dessus de leur tête, et leur lance :
- C’est un grand nettoyage avant l’arrivée du ministre de l'Immigration Eric Besson. ! Il faut faire place nette !
- Ah ! dit Jonathan, c’est quoi un ministre de l’Immigration ?
- C’est un monsieur qui s’occupe de renvoyer dans leur pays des personnes qui ne sont pas en situation régulière ici, lui répond la mouette qui vient de se poser sur le sable mouillé, à trois becs des deux amis.
- Ah, s’étonne Jonathan, et pourquoi sont-ils en situation irrégulière ?
- T’es vraiment cave, lui répond sèchement la mouette, ils n’ont pas de papier ! Ce sont des clandestins !
- Ah !
- Oui, je viens de survoler la jungle et je peux vous dire que ça y va : ça déménage. On en a arrêté du monde : Afghans, Erythréens, Somaliens, Soudanais, Iraniens, Nigérians, Kurdes…De drôles d’oiseaux qui vivent dans des tentes de fortune !
- Ils vivent dans une jungle, s’étonne Jonathan ?
- Oui, une jungle, une sorte de campement insalubre dans une forêt. Les gens du Palais ont peur de ces oiseaux de mauvaise augure ! Alors on les chasse, sans poésie, sans sonnets !!
- Ah ??
- Venez, je vais vous y conduire !
Et c’est ainsi que les trois volatiles, survolant en pleine liberté la « Jungle », ont pu apercevoir l’activité des poulets zélés, ces coqs de combat de la République qui contrôlaient les papiers de pauvres dindons de la farce humanitaire, victimes d’un jeu de lois que nous commentent avec détachement et cynisme nombre de canards.
La mouette moqueuse résuma cette situation en parodiant un chanteur désormais disparu :
Dans la jungle, la terrible jungle
Le Besson viendra ce soir.
Les migrants peu tranquilles s’endorment
Dans la nuit du désespoir.
Rien n’est calme à Calais plage
Le Besson viendra ce soir.
C’est la rage, on craint le carnage
La police est au pouvoir.
L’indomptable, le redoutable
Le Besson viendra ce soir
S’faire la belle, passer le Chanel
Devient vraiment illusoire.