La France retiendra le nom de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie du collège Bois d’Aulne, de Conflans-Sainte-Honorine, assassiné vendredi 16 octobre, dans une rue proche de l’établissement, par un assaillant de 18 ans d’origine tchétchène, qui a été ensuite abattu par les forces de l’ordre, les armes à la main, sans doute pour mourir en martyr et mériter les vierges du Paradis.
Ce père de famille, quadragénaire, était connu pour
son investissement auprès de ses élèves. Son grand malheur est d’avoir
voulu expliquer ce qu’était une caricature à la sauce Charlie-Hebdo, des
dessins qui se moquent de Mahomet mais qu’on peut justifier au nom du droit au
blasphème et de la laïcité.
Son grand malheur est d’avoir vu son intervention
pédagogique faire la une sur les réseaux sociaux à partir du bouche-à-oreille,
de l’ire de certains parents d’élèves, de l’indignation engendrée chez celui ou
celle qui pense « qu’on met de l’huile sur le feu à continuer de se moquer
d’une religion qui a déjà tué ! ».
Au point de départ de tout ce drame, une plainte
déposée contre ce professeur qui, pour certains, dépassait le cadre de sa
mission. Cette plainte aurait pu rester sous silence mais le père d’une élève scolarisée,
voulant l’ébruiter, l’a propagée sous forme de vidéos, en ligne, en faisant de
l’enseignant une cible potentielle.
Jusqu’où ira la responsabilité de ce père de famille,
d’un point de vue pénal ?
Cette attaque survient trois semaines seulement après
celle qui s’était déroulée devant les anciens locaux de « Charlie
Hebdo » et quelques jours après qu’Emmanuel Macron a présenté son projet
de loi sur le séparatisme :
·
Dès la rentrée
2021, l’instruction à l’école sera obligatoire pour tous dès 3 ans,
l’instruction à domicile étant strictement limitée, notamment aux impératifs de
santé.
·
L'obligation de
neutralité est étendue aux salariés des entreprise délégataires de services
publics. Ainsi, les conducteurs de transports publics ne pourront plus porter
de signes religieux ostentatoires.
·
Toute association
qui obtiendra une subvention publique devrait signer une charte de la laïcité.
En cas de non-respect de ses engagements, l'association devra rembourser les
fonds publics obtenus.
· Le Conseil français du culte musulman (CFCM) va être chargé de "labelliser des formations, certifier des imams et éditer une charge qui entraînera la révocation des imams ne l'ayant pas respectée".
· De nouvelles
mesures contre le racisme et l'antisémitisme seront annoncées "durant
l'automne". Une partie du plan de relance sera destinée aux quartiers.
Toutes ces mesures devraient se transformer en poudre
de perlimpinpin eu égard à l’ampleur des radicalisations qui se propagent sur
les réseaux sociaux. Comment lutter contre les appels à la haine, couverts d’anonymat,
sur Twitter ou sur Facebook ?
Nous voilà donc, de nouveau, face à la bête immonde.
Les slogans pourront changer, passer de #jesuischarlie à #jesuisprof, la menace
persistera car le radicalisme islamique trouve ses racines dans les printemps
arabes aux bourgeons décimés avant même que d’éclore.
Les marches blanches pourront se multiplier, la menace
portera toujours son épée de Damoclès car le djihadisme se nourrit de la haine
de l’Occident, de relents d’anticolonialisme et d’une irritation à voir Mahomet
se faire rouer par ce droit au blasphème dont nous usons au nom de notre
laïcité !
Deux virus minent notre démocratie, il n’est pas sûr
que le premier, même à déséquilibrer notre système de santé, soit le plus létal !
Il était professeur au collège Bois d’Aulne
On l’a décapité dans le gris de l’automne.
Le prix de son
blasphème, par un loup déchaîné
Affamé de venger l’humilié
Mahomet.
L’effroi gagne la
vie, dedans son couvre-feu
Des larmes de
colère, la tragédie des yeux
Qui parlent d’une
peur, jusqu’aux murs des lycées
Des écoles,
collèges, fruits de laïcité...
On attise le feu
d’une libre expression
Mais le prix à
payer coule sans rémission
Dans un lit
sanguinaire aux remous tortueux
Rampe au cœur des
cités, jusqu’aux murs des écoles
La menace
hérissée d’islamiques paroles
Où se perd un
Coran gorgé de damnations…