La situation est
comico-tragique. François Fillon sorti tout droit de Solesmes pense : « ils
sont sots les miens ». Il parle de ceux qui lui étaient fidèles et qui
quittent le bateau depuis qu’une mise en examen lui pend au nez jusqu’aux
sourcils dans l’affaire Pénélope Gate.
L’homme est de plus
en plus seul dans sa campagne mais dit qu’il ira jusqu’au bout. Les défections
se multiplient. Le juppéiste Apparu s’en va déjà, Solère ne veut pas lui faire
de l’ombre, Lecornu ne tient pas à jouer les cocus de service, le directeur de
campagne Stéfanini prend la position démissionnaire et même Nadine mord anneaux
olympiques de la fuite en avant.
Mais il n’y a pas de
plan B et le Sarthois campe sur ses positions. Il ne cédera pas ! Il
fustige une Justice que naguère il encensait en sensé sans pour autant cesser
de se saucer sans souci.
Oui, François Fillon
ressemble à cette vieille dame indigne du film de René Allio, sorti en 1965.
Une vieille femme,
Madame Bertini, se retrouve seule à la mort de son mari. Faisant fi des
héritiers, elle vend tous ses biens et s’achète une voiture pour parcourir la France
en compagnie d’une serveuse de bar et d’un cordonnier libertaire.
François pourrait se
retrouver tout seul à parcourir les campagnes 24 heures dûment, de formule 1 en
formule 1 avec des prix d’ami consentis par son mentor, Sarkozy, désormais
administrateur indépendant d’Accor.
Oui, François joue
ses dernières cartes et en appelle au peuple (quel peuple ?). Il prévoit
une marche de soutien, demain, dimanche 5 mars, à Paris, au Trocadéro. Les
juges sont dans le collimateur.
Faut-il en pleurer,
faut-il en rire ? Certains de ses proches admirent sa pugnacité (quelque
peu teintée de mercantilisme* et d’égo déployé), d’autres sont prêts à le
lâcher tellement il fait pitié !
Il m’est venu
fatalement à l’esprit de parodier la chanson de Jean Ferrat qui fait l’ouverture
de l’œuvre d’Allio.
Etats
d’âmes des fillonistes désemparés
On est marri, le froid vint tant
Pour refroidir nos feux damnés
Fillon a payé femme, enfants
Indûment ; on est ajourné !
Si on va où se lave Hessel
Faudrait jouer les indignés
Mais le Sarthois bat trop de l’aile
On voudrait bien ses plaies panser
Refrain
Faut-il pleurer, faut-il en rire ?
Fait-il envie ou bien pitié ?
On n’a pas le cœur à le dire
On ne voit que le temps passer
Fait-il envie ou bien pitié ?
On n’a pas le cœur à le dire
On ne voit que le temps passer
Le malheur de gaffer qui fume
Et qui pollue son univers
Les défections, soudain, l’embrument
Les jours s’écoulent à l’envers
A peine voit-il ses lauriers naître
Qu’il faut déjà y renoncer
Il peut s’accrocher aux fenêtres
Déjà jeux
naissent à le flinguer !
Au refrain
Il a subi plus de dix manches
De casseroles attentionnées
Mais sans pleurs il se tient aux
branches
Dédaignant les sales âmes en jet
Quand toute une envie se résume
A surmonter l’inquisitoire
A fustiger les juges en glumes
Épillets trop usurpatoires
Au refrain
* Fillon,
en se maintenant, peut prétendre passer les 5 % au premier tour et sans crever
le plafond des dépenses de campagne. Il sera alors remboursé par l'Etat de 47%
de ses dépenses assurées amplement par la cagnotte des primaires (vous savez ?
Les 2 € pour aller voter)