Le prix Goncourt 2008 a été décerné, ce lundi à Atiq Rahimi pour "Syngué sabour" publié par P-O-L.
L'écrivain est afghan. Mail il a été récompensé car il a écrit son premier roman directement en français. C'est fantastique ! Je ne me verrais pas, foi de Fabiano, en train d'écrire un roman en afghan, même avec la traduction automatique par google.
On remercie donc l'école française de Kaboul, financée par nos fonds, qui a su, malgré le feu nourri des salves de kalachnikovs de talibans hirsurtes, sustenter de syntaxe et de vocable franchouillard un esprit aussi éclairé que celui de Rahimi.
Cela dit, "Syngué sabour" n'est pas franchement rigolo et notre esprit gaulois, avide de grosses farces rabelaisiennes ou danyboonesques va sûrement être quelque peu désorienté par cette prose grave !!
Le thème : une femme afghane qui veille son mari plongé dans le coma après avoir pris une balle dans la nuque !
Faire la nique à la nuque : voilà un bon début de roman !
On pénètre progressivement dans l’angoisse et la solitude de la femme !
Elle finit par conter l'angoisse à son homme, toujours immobile, tel Sharon (non pas Stone) quelque part à Jérusalem. Un comateux comme athée car Dieu les a abandonnés !
Elle fait sa psychanalyse auprès de sa moitié, à la fois bourreau et confident !
Un huis clos, sans Jean Paul Sartre avec des soupirs, des prières, des incantations.
Un monde extérieur perpétuellement hostile avec ses bombardements (Kaboul est rouge !)
Bref, un bon roman, autour d'une femme !
Ca va nous changer de nos gaudrioles !!
Un bon livre pour se changer la tête ! Faire un deuil définitif avec la collection Harlequin ! Mettre à la poubelle "tri sélectif" ses vieux bouquins d'érotisme à quatre sous !