Helmut Kohl vient de nous quitter. Le grand chancelier allemand vient de chanceler à l'âge de 87 ans. Hommage !
Le petit Helmut naît un 3 avril 1930 en
Allemagne, le jour même où le Negus Tafari se fait nommer empereur d’Ethiopie
sous le nom Hailé Sélassié 1°.
Hasard ? En tous cas c’est l’acier qui va
constituer le moral d’Helmut tout au long d’une vie dont il ignore encore
l’extraordinaire destinée.
Naître en 1930, en Allemagne, alors qu’émerge un
parti dirigé par un peintre raté qui commence à faire fureur, n’a rien
enthousiasmant !
Etre né quelque part, comme dirait Maxime… Le
petit Kohl guette, en étant sur les
dents, les moindres gestes d’Adolf. Aux maux des mots qu’il ne faut pas dire il
est abonné Kohl. Il s’en souviendra
toute sa vie.
La guerre éclate. Il y perd son frère aîné. Dans
les dernières semaines du conflit il est enrôlé mais ne participe à aucun combat.
Ça tombe bien, la guerre et ses antiennes Kohl honnit !
En 1946, la fleur aux dents, il adhère à la CDU
(Union Chrétienne Démocrate) car il veut que sa foi, bien ancrée, tienne. Mais
il n’oublie pas les études. Il obtient son Abitur (diplôme d’études
secondaires) mais sans se prendre la biture il fête son entrée à l’université
Goethe de Francfort-sur-le-Main. Il y étudiera le droit et la manière
d’assaisonner la saucisse. Puis, il poursuivra des études d’histoire et
sciences politiques à l’université de Heidelberg.
En 1953, il débute en politique en entrant au comité
directeur de la CDU mais comme cela ne nourrit pas son homme, il entame une
carrière dans le privé. On aurait bien vu Kohl chic, dans les prêts, mais le
secteur bancaire ne l’attire pas. Il se retrouve adjoint de direction dans une
fonderie dans laquelle se fondent heurts.
Dès lors, il
part et devient manager de l'union des industries chimiques de
Ludwigshafen. Mais les vapeurs le font tousser. Il faut éviter de laisser Kohl aux quintes ! Aussi, après un
doctorat pour sa thèse « Développements politiques dans le Palatinat et
reconstruction des partis politiques après 1945 », il se donne à fond dans
la politique. A l’époque l’Allemagne fait des râles alors il faut agir. Pour
lutter contre le mal il faut le mal : Kohl hâte et râle ! Désormais
on verra toujours à chaud Kohl hâter ; l’homme, dans bien des cas chaos
tait !
Il devient
président de la section CDU de Ludwigshafen et, en 1960, il épouse Hannelore
Renner, une amie de jeunesse. Ils auront deux garçons et aucun ne s’appellera
Erik (évitons les railleries !).
Président du groupe parlementaire de la CDU en
1963, il est donc député et grimpe les échelons rapidement en prenant de jolies
voies d’électeur dans ses filets : Kohl a beaux rets ! Il devient
ministre-président de la Rhénanie-Palatinat ! C’est drôle mais cet Etat
fédéré lui évoque de la reine Annie pâle à Tina, deux amours d’enfance…Mais
chut, il ne faut pas en parler à Hannelore !
La CDU obtient de très bons scores dans cette
Province. L’homme veut grimper, écrit : « décollons ! » ;
Kohl ose, copie « décollons encore ! ». Le parti monte en même
temps qu’Helmut (en même temps qu’elle mute). L’homme représente bientôt la figure principale du mouvement. Comme le
répétait, tel un perroquet, un de ses collègues : Kohl y brigua bonnet
(Colibri gabonais ?)
C’est en 1982, avec chance liée, qu’il le devient. Et c’est grâce à lui, et à notre sphinx national, François Mitterrand, que l’Allemagne et la France se réconcilient.
C’est en 1982, avec chance liée, qu’il le devient. Et c’est grâce à lui, et à notre sphinx national, François Mitterrand, que l’Allemagne et la France se réconcilient.
Le 22 septembre
1984, au mémorial de Verdun, Kohl
célèbre avec Tonton le souvenir des
soldats français et allemands tombés durant la Première Guerre mondiale.
L'image des deux hommes d'État, main dans la main fera le tour du monde et deviendra
le symbole de la réconciliation franco-allemande. Comme disait le papa de
Mazarine : avec Kohl on bossait la paix avec colombes : haussez la paie !
Bientôt, Helmut Kohl doit faire face aux soucis
de la réunification des deux Allemagnes quand le mur tombe, crac boum huuu, en 1989 ! Au
sommet du pouvoir, le Chancelier aura le ventre qui gargouille à solutionner
moult problèmes : Kohl haut pâtit ! La récession frappe le pays et
accélère la remise en cause du modèle d’économie de marché
« sociale ». Le chômage augmente malgré des mesures « fort de
café », qui font dire de lui « le père Kohl a tort » ! Oui,
pour certains, Kohl n’a pas assez sublimé le travail. Il eût fallu, en matière
d’inspiration mystique, que les mesures de Kohl du Luther eussent !
Helmut
enregistre alors ses discours d’une voix plus triste et un certain nombre de
revers électoraux ! En septembre 1998, après seize ans de gouvernement
chrétien-démocrate, le SPD de Gerhard
Schröder remporte les élections législatives !
C’est le début de la fin pour Helmut. Il ne rôde
plus dans le microcosme. Quand c’est Schröder sèche rôdeur ! C’est comme
ça. Et pour bien noircir le tableau, le voilà en fauteuil roulant à la suite
d’une fracture à la hanche. On est en 2009 et c’est ainsi que Kohl cause avec
le russe Gorbatchev du 20ème anniversaire de la chute du mur.
En 2015, il est hospitalisé, à l'âge de 85 ans,
en soins intensifs. Il repense alors, sur son lit de fortune, au scandale
financier qui l’a rattrapé en 1999. Une sombre histoire de marks ôtés qui
avaient pris racines dans les caisses noires de la CDU et l’avaient conduit à se
taire : pèze tait, le Kohl erra ! Et cette histoire de blé taira gris
Kohl !
Il revoit aussi cette première rencontre avec
Angela, cette gamine ! Elle m’eût tant plu, snif, Helmut en pleure.
Angela, pourquoi as-tu tué « ton père » [1] en dénonçant mes pratiques
financières ? Nous nous étions tant aimés !
Une plaie non cicatrisée qui l’accompagnera
jusqu’à son dernier souffle, ce vendredi 16 juin 2017, à l’âge de 87 ans.
Pourtant, la gamine, devenue Madame Merkel, ne
cesse de lui rendre hommage, en larmoyant sous son khôl. Elle a affirmé que
Kohl avait «changé [sa] vie de manière
décisive» notamment par le rôle qu’a joué l’ancien
dirigeant dans la réunification du pays.
Il a été «une
chance pour nous, Allemands», a également jugé la chancelière, qui a grandi
dans la RDA communiste et entamé sa carrière politique lors la réunification
allemande de 1990. En fait, elle lui doit tout.
Et de Macron au Pape François, en passant par Poutine, le Monde entier rend hommage au
père de la réunification allemande ! La nouvelle génération, un peu verte,
découvre son nom : révéler Kohl aux geeks (rêvez l’écologique aussi !)
Des milliers d’hommages pour Kohl, en tas, telle
est réalité !
[1]
C’est par un simple article paru dans
la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 22 décembre 1999, que la
discrète Angela Merkel a « tué le père ». En y dénonçant les
pratiques financières du président du CDU.