Alex n’est pas allé en alexandrins pour souffler ses maux à la nature. Il a bousculé les éléments, exacerbé sa tempête et, avec cruauté, éleva les crues, hautain.
Les flots de la Roya se sont alors déchainés, emportant en coulées de boue les voitures, habitations et la joie de vivre des habitants de cette petite perle des Alpes-Maritimes.
Le lit de la Vésubie a connu la même fièvre cataclysmique ! Un pont a été emporté par les flots déchainés !
Cet arrière-pays niçois a été le théâtre d’une véritable apocalypse aux affres d’intempérie inimaginables. Alex a tué ! Cinq morts ont été identifiés et le dernier en date est un capitaine de sapeurs-pompiers. Son corps a été retrouvé dans le Var, à quelque 80 kms du lieu où les flots l’avaient emporté !
Six autres personnes restent portées disparues et treize « supposées disparues ». J’avoue ne pas trop mesurer la nuance qui ne doit pas peser lourd à l’aune de l’angoisse de celles et de ceux qui se rongent les foies.
Le calme est revenu, mais les vallées pansent leur plaie dans l’hébétude la plus complète.
A ce jour, trois villages sont toujours coupés du monde. Tous se situent dans la vallée de la Roya. Il s’agit de Tende, Fontan et Saorge. Dans ce dernier, l'avenir s'annonce très sombre, malgré la solidarité des habitants. Seuls les hélicoptères y ont livré de l'eau potable
- On n’a plus de routes, plus d'électricité, plus d'eau, lance Laurence Senda, la secrétaire de Mairie de Saorge. Pour les vivres, c’est ce qui nous reste dans les congélateurs, les frigos. Mais bientôt, ça va être fini. Il faut se débrouiller avec les moyens du bord. On fait le tour pour voir les personnes qui nécessitent de l'aide."
On dénombre plus d’une cinquantaine de brèches dans la voirie
départementale tout le long de la vallée de la Roya, soit au minimum 25
kilomètres de routes et beaucoup d’ouvrages à reconstruire !
Dans un climat sanitaire très covidien, les esprits s’affairent pour reconstruire progressivement une zone désolée, victime d’un réchauffement climatique que l’activité humaine excite à coups d’industrialisation.
Cela prendra du temps, des années et coûtera plusieurs centaines de millions d’euros et des heures de réflexion à se demander s’il faut reconstruire aux mêmes endroits eu égard aux risques imminent de renouvellement d’une telle catastrophe.