Dylann Roof, jeune homme à la coiffure Jeanne d’Arc,
aura entendu des voix maléfiques qui le sommaient d’aller « tuer du black ».
Et il remplit sa mission quasi mystique, au nom d’une
croyance matinée d’idéologie qualifiée de « suprémaciste blanche ».
Dylann, en ce 19 juin 2015, a causé la mort de 9
personnes, au cours de lectures bibliques, en l’église de Charleston (Caroline du Sud) parce qu’elles étaient
noires de peau.
L’Américain
de 21 ans a été arrêté peu après la fusillade et depuis incarcéré. Il fait
partie de ces jeunes qui sont persuadés que la race blanche est supérieure à la
race noire et vouent une admiration pour le Ku Klux Klan.
Il
a pu tuer en détenant une arme ainsi que le permet trop facilement la
constitution des USA. Le port d’arme à feux est revendiqué comme un droit et
moult défenseurs de cette doctrine (comme l’acteur Charlton Heston) n’en
démordront pas !
Mais
quand la légitime défense se transforme en criminalité caractérisée et qu’elle
devient le bras armé du racisme on peut craindre pour l’avenir de cette grande
Nation qui se prétend la plus belle démocratie de la planète.
Fortément
ému dans son âme et dans sa chair, le président Obama s'est exprimé sur une
radio américaine. Lors de cette interview, pour la première fois, il a utilisé
le mot interdit "nigger" qui signifie "nègre" en anglais. Il
a bravé "l'interdit" pour dénoncer le racisme qui gangrène encore son
pays.
Nous
ne sommes pas guéris du racisme, a-t-il souligné ce n’est pas seulement la
question de ne pas dire "nègre" en public parce que c’est impoli, ce
n’est pas à cela que l’on mesure si le racisme existe toujours ou pas !
Et
le mot « nigger » à son tour de subir…une ségrégation. Certains
titres américains souhaitant relayer l'information concernant le président ont
remplacé le mot « nigger » par « n-word », soit « le
mot commençant par n » !
Oui,
le mot commençant par Haine ! Une haine rampante, aveugle, imbécile. Une
haine au nom d’une prétendue suprématie de la race blanche !
Comme
si on pouvait être certain que Moïse, Abraham ou Elie fussent de race blanche !
La
bible (sur laquelle jurent les Américains) ne le précise pourtant pas !
Charlton Heston les légitime
Mais Charleston s’en est meurtri
Les armes à feu noircies de crime
Ont endeuillé tout un pays.
Dylann dont lune s’est éclipsée
Dans les ténèbres de l’enfer
De coups de feu vient d’effacer
Neuf âmes noires en leur prière
Au nom des lois "suprémacistes"
Laquées de vernis protestant
La mort justifie le raciste
Comme un stupide sacrement.
Le drapeau des conférés
Arboré telle une évidence
Dans cet aveuglement blindé
Porta Dylann vers sa démence
Et le feu nourri a broyé
Dans le sang les lettres bibliques
Comme un blasphème éclaboussé
De virulences sataniques.
Comme un relent de Ku Klux Klan
Dans les champs blanchis de coton
Quand le cuir frappait véhément
L’esclave avant l’abolition.
Les siècles de ségrégation
Émergés des flots de l’histoire
Affleurent tant d’aliénations
Qu’ils rendent feux exécutoires.
Dans l’obnubilation létale
Que le blanc supplante le noir
L’épuration jaillit, brutale
Dans sa boucherie d’abattoir
Et Obama pris d’impuissance
D’invoquer le «nigger » tabou
Ce mot caché dans le silence
D’un mal dont nul ne vient à bout
D’une gangrène satanique
Inoculée au fil des haines
Et qui condamne l’Amérique
Aux défaillances citoyennes.