Une parisienne de 79 ans est entrée en guerre contre la mairie de Paris.
Les sbires de Delanoë lui reprochent de fleurir des sépultures laissées à l’abandon au cimetière Montmartre !
Or, ce rituel, elle l'exerce depuis des années !
En effet, un règlement interdit de s’occuper des tombes dont on n’est pas propriétaire.
Jeudi dernier elle a reçu un recommandé de la mairie. A compter d’aujourd’hui, elle n’a plus le droit de s’en occuper...
A Montmartre, le quartier est en émoi et soutient la vielle dame.
Au cimetière Montmartre sur des tombes oubliées
La petite grand-mère au sourire édenté
Posait des roses blanches et des bleuets menus
Pour enjoliver l’aire des esprits méconnus
Sous les frondaisons troubles des cyprès imposants
Elle cachait l’épitaphe de narcisses ardents
Coiffait les crucifix de lys enrubannés
Tout au fil de ses jours, de ses mois, des années.
Dans le calme pesant de cette nécropole
Elle ornait les tombeaux sous les brises d’Eole
C’était là sa façon de se sentir en vie :
Honorer la mémoire de ces êtres partis.
Toute sa gestuelle d’une grâce subtile
Donnait aux floraisons une beauté fragile
Sous la menace dure des règlements abscons
Qui prohibent le flux des nobles intentions.
Mais quel est ce pays qui condamne si fort
Cet esthète chemin qui embellit la mort ?
Elle se voit refuser les plus nobles élans
Au nom de vieilles lois revenues du néant !
Mais quel est ce pays qui punit, par ailleurs
Les faiseurs de bonté, les malades du cœur
Dont l’unique travers est de prêter son toit
Aux errants, sans-papiers, les voilà hors-la-loi !
A Montmartre-défunt ou au cœur de Calais
La sublime énergie des fous de charité
Combat pour que devise du pays des Lumières
Ne s’ampute d’un mot dans le gris des ornières.