- La question n’est
pas de savoir si nous voulons abolir la prostitution - la réponse est oui -,
mais de nous donner les moyens de le faire. Mon objectif, comme celui du PS,
c’est de voir la prostitution disparaître !
Ainsi s’exprimait Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits
des femmes, dans un entretien au JDD fin juin 2012.
Les associations
féministes ont applaudi mais nombre de péripatéticiennes n’ont guère accueilli
cet objectif avec chaleur !
- S’il s’agit de
lutter contre les réseaux mafieux je suis d’accord, lance une putain de la rade
grande adepte de l’écoute assidue des tubes de Michel Sardou relatifs aux
années 70. Mais il ne faut pas pénaliser les travailleuses sexuelles qui ne
sont pas des esclaves mais qui font le tapin tant paie le temps à se taper sans
pathos tant de types épatants aux toupets patents !
C’est vrai qu’il
existe des prostituées libres et indépendantes en SARL (Société Anonyme pour
Relations Libidineuses) ou en SCOP (Société Coopérative d’Offres Péripatéticiennes) et qui paient leurs impôts,
transformant Bercy en vulgaire
proxénète !
L’une des pistes
proposées par la ministre socialiste est de supprimer le délit de racolage passif - instauré en 2003 dans la Loi de
sécurité intérieure (LSI) soit un joli petit cadeau législatif d’un ministre de
l’Intérieur de l’époque, un certain Nicolas Sarkozy. L’autre piste serait de reprendre
l’idée de la pénalisation des clients, comme l’avait déjà proposé Roselyne Bachelot qui l’avait préalablement écrit sur son
carnet rose (tiens, tiens…)
On sait ce que le
racolage passif devenu délit a provoqué sur le marché de la prostitution :
les prostituées ont fui les villes, se sont mises davantage en danger dans des
lieux plus risqués et ont vu les clients disparaître en raison d’une peur
latente qu’insufflait la LSI.
Mais la pénalisation
du client sera-t-elle plus efficace que la pénalisation du racolage ? Vaste
débat ! Les clients ne voient pas pourquoi ils seraient poursuivis en
raison de leur libido et les prostituées se demandent si, à pénaliser les chalands,
on pourra continuer de payer ses faux frais et ses impôts !!
Abolitionnistes et
réglementaristes semblent au moins accorder leur violon sur une note : la lutte
contre la prostitution subie, qu’elle soit le fait d’un réseau mafieux ou des aléas
de la vie, doit être une priorité.
Pôle Emploi devrait
donc être sensibilisé pour aider les femmes à ne pas rentrer dans un métier
qu’elles ne veulent pas exercer !
Mais il faudra aussi
se doter de moyens beaucoup plus efficaces pour venir à bout du proxénétisme
qui, en dépit de l’arsenal pénal (7 ans de prison et 150.000 euros d’amende)
fait de la résistance. A se demander si la police n’y trouve pas son compte !
L’affaire Carlton
(tiens, on en parle moins !) nous permet de d’imaginer la faisabilité
d’une telle hypothèse !