C’était le mardi 28 novembre 2017. Notre Jupiter
national s’en était allé en Afrique pour tourner la page du néo-colonialisme de
grand-père !
Je ne veux plus parler de colons, avait-il lancé, car
ça nourrit des luttes intestines ! Je ne veux plus non plus que l’Afrique,
ce géant, singe nos viles habitudes occidentales ! Evitons que colosse
copie !
Et voilà donc Emmanuel parti pour le Burkina Faso (le
pays des hommes intègres), l’ancienne Haute Volta qui n’aime pas retrouver à
sec sa pile !
A Ouagadougou, la capitale, notre chef d’Etat se fait
doux, à gadoue gaie, car tout ce qui est ta boue doit s’avérer joviale. Alors
notre Président cherche à positiver devant un parterre d’étudiants, de jeunes
pousses prêtes à reprendre le flambeau que leur laissera un jour le Président
Kaboré, présent lui aussi, sur l’estrade.
Roch Kaboré, préside le Burkina depuis 2015. C’est un
roc qu’abhorrait jadis l’opposition mais ça c’était avant. Avec son programme
éducatif (la fin des écoles sous paillottes sans tomber dans les paillettes),
d’assainissement de l’eau (éviter que les fosses forées sentent) il a retrouvé
du crédit.
Kaboré écoute Macron. Le discours sans être lisse n’en
est pas moins correct. Notre président alterne le style direct et la posture
humble :
L’Afrique doit prendre son destin en main, lance-t-il,
mais, en même temps, ne lisez pas chez moi de leçons pour l’autre !
Les étudiants lui posent des questions. Sans utiliser
de joker Jupiter répond sur tous les sujets : Franc CFA (faut-il
l’FAC ?), Plan international de développement économique et social… Macron
a l’impression de revenir à la fac ! Il gesticule, se met au niveau de
l’auditoire, impose une cure de jeunisme à ses arguties.
Et puis vient l’épisode de la climatisation.
Une étudiante demande à notre Président combien de
temps les élèves de l’université pourront profiter de la climatisation de l’amphithéâtre. Elle évoque évidemment
« l’énergie à la française », celle de la centrale solaire de
Zagtouli, composée de panneaux haute voltaïques et dont le financement est
français tout autant que Jupiter qui doit l’inaugurer le lendemain !
Jupiter répond alors :
. « Vous me parlez comme si j’étais
encore une puissance coloniale ! Mais moi je ne veux pas m’occuper de
l’électricité dans les universités au Burkina Faso !
C’est le travail du
président ! ».
Rires et applaudissements
fusent. Le courant passe ! L’antimacroniste en paie rage !
A sa gauche, son homologue burkinabé affiche un
large sourire, puis quitte la salle, à la surprise générale.
« Du coup, il s’en va… Reste
là ! lance notre président français sur le ton de la
plaisanterie.
Du coup, il est parti réparer la climatisation », ajoute-t-il, dans l’hilarité générale.
Incident diplomatique ?
Si les médias locaux ont peu relayé l’incident il n’en
est pas de même sur nos réseaux sociaux et hexagonaux ! Chacun y est allé
de son tweet ! On parla de mépris, d’insolence voire même de
racisme !
Au pays d’accueil on la joue plus nuancé ! On
évoque une sortie légèrement déplacée, une fougue de jeunesse visant à trancher
avec les 61 ans que Roch voisine !
Oui, la vexation présumée n’a pas eu lieu.
La preuve en est : le Président burkinabé a visiblement bien digéré la boutade qui aurait
pu lui monter au nez. Macron a juste sorti une billevesée qui est tombée comme
un cheveu sur la garbure qui n’a baies jamais reçu (gare Burkinabais ?
Jamais ! Reçu ?). Et donc toute polémique est chou !
-Nous devons-nous départir de cette conception de voir
toujours le manque de respect. [...] Même si nous sommes des chefs d'État, il y
a des moments également où l'on peut effectivement plaisanter sur des questions
sans avoir besoin de vexer ni de blesser quelqu'un de façon particulière, explique
Roch de sa voix qui l’est tout autant, sur les ondes d’une radio burkinabée dès
le samedi 2 décembre.
Comme on le voit, aux pays des hommes intègres, on
évite de répandre le mal au Net…