A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'il en a…
Sergueï
Skripal, 66 ans, chantonnait cette merveilleuse comptine à sa fille Ioulia, 33
ans, lorsqu’il se trouva mal. Il s’affala sur ce banc de Salisbury (sud de
l’Angleterre) et sa fille le suivit dans le même geste d’abandon.
On retrouva
les deux corps inconscients en ce 4 mars et, aussitôt, on sentit un mistral
gagnant souffler le vent mauvais de Russie. Dans cette incoordination éolienne,
due aux changements climatiques, on ne retint que l’origine russe de
l’évènement.
Sergueï
était jadis un agent double. Il avait bien connu le Kremlin avant de travailler
pour les services de sa Gracieuse Majesté. Il était évident que les Russes
avaient voulu lui faire la peau d’autant plus, qu’après expertise, il s’avéra
qu’on avait utilisé du Novichok pour intoxiquer Sergueï et sa fille. Le
Novichok est un agent neurotoxique développé par la Russie ; un
laboratoire innove, y choque par son zèle destructeur.
De là à
accuser Poutine il n’y avait qu’un pas que Theresa May, première ministre
britannique de Brexit, s’empressa d’exécuter car on l’aime dynamique. Les
Rosbif détestent voir que May mène aux pauses !
Le maître du
Kremlin n’a pas apprécié, qui prépare sa réélection pour le poste suprême de
Président. Les élections russes auront lieu ce dimanche et elles se seraient
bien passées d’une telle mésaventure ! Il vaut mieux voter que fauter et le
fait de se faire traiter d’empoisonneur empoisse honneur ! Tout irait
mieux pour lui sans Skripal, concède un de ses conseillers, indien, d’un ton
sanskrit, pâle…
Emmanuel
Macron, Angela Merkel et Donald Trump ont prêté leur concours à Theresa pour
condamner la Russie qui reste emmurée dans le silence et ne veut pas donner
plus d’explications. Dès qu’on veut y voir d’un peu plus près c’est alors « niet ! »
Theresa a
exigé des sanctions contre Moscou, dont le renvoi de 23 diplomates dont les
vies russes sont peu compatibles avec le système de santé, très défaillant, outre-manche.
Le ton monte
entre la Russie et l’Europe. Aussi, pour calmer les esprits et passer un
dimanche d’élections dans la sérénité, Poutine, voyant rouge, a donné le feu
vert pour ouvrir une enquête russe. Et pour montrer qu’un vent nouveau, si
russe, souffle le bon esprit, il a même accepté que le comité d’enquête russe
(le CER) travaille sur une autre enquête.
Il s’agit de
celle qui concerne « le meurtre » de Nikolaï Glouchkov, exilé russe
au Royaume-Uni et retrouvé mort dans des circonstances troubles, à Londres, ce
lundi. Le CER enquêtera mais qu’est-ce que le CER vaut ?