Le court
métrage de Richard Berry, destiné à
rejoindre immédiatement les archives de l’INA, n’est pas spécifiquement un chef
d’œuvre. Tout au plus permet-il de découvrir Henri Tachan, cet auteur
compositeur trop souvent resté dans l’ombre, et les charmes de la ville de
Chambéry (cité qui a financé l’œuvre en dépit de la baisse des aides de l’Etat
que subissent moult agglomérations de notre beau pays).
C’est aussi
l’occasion de voir apparaître sur l’écran (et certainement pour la seule et
dernière fois) Agnès Saal, l’ancienne directrice de l’INA et spécialiste des
frais de taxi sans bourse délier.
L’histoire
est d’un banal à pleurer mais, je le rappelle, le but est tâcher de faire aimer
le répertoire à Tachan touchant et les beautés de la cité savoyarde.
Agnès (Agnès
Saal) est virée de sa boîte pour faute grave. Elle se retrouve, par le plus
curieux des hasards, à faire une halte à
Chambéry en compagnie de son chien, un doberman à poil dur immatriculé dans le
Cantal. Au cours de cette courte pérégrination austère et misérable, elle
rencontre un chanteur de rue (Henri Tachan) et en tombe amoureuse.
Mais le
poète urbain n’en a que faire. Il préfère
les copains et puis, comme le révèle une de ses chansons au cours de la scène
de la rencontre : « qui trop embrasse mal étreint ». De plus, il
vient d’être repéré par un recruteur de talent et de surcroît arménien, André
Richarberian (Richard Berry) qui a claqué la porte de The Voice pour n’y avoir
trouvé qu’incompétence et aveuglement dans le jeunisme.
Jules
recherche le vieux briscard qui chante des « trucs qui n’font pas dans la
merde » comme il aime à le redire. Et Henri est le profil idéal. Il
l’emmène dans son studio d’enregistrement et lui promet une carrière fulgurante en dépit
de l’âge canonique atteint par le chanteur qui va peut-être, enfin, réussir sa
vie, être aimé, avoir de l’argent, et surtout être intelligent.
Il est prêt à
tout désormais car, in fine, on est tous des putes (titre d’une chanson qui se
dévoile à vos oreilles à cet instant de l’œuvre).
Sauf que
rien ne se passe comme prévu. Agnès, de plus en plus mythomane, s’en prend à
André en vociférant qu’il lui pique son homme. L’Arménien a le sang chaud et le
couteau facile. Sa réaction se fait en rite hachant tout self control. A ce moment-là
du film on entend la chanson « les pousse-au-crime » de ce brave
trouvère. Et vous imaginez la suite, évidemment. La fin s’accroît de niveau laid au
niveau très laid car André déguise tellement le meurtre qu’il fait d’Henri le
coupable parfait.
La fin est bâclée.
Henri, interpellé devant la fontaine aux éléphants, se retrouve au violon (là encore, prétexte à
une chanson) alors qu’André se fait mordre à mort par le molosse ayant quitté la Leysse et qui vient
venger sa maîtresse.
La scène
finale : le chien, frétillant de la queue, suit le corbillard qui transporte André au cimetière.
Histoire d’écouter une ultime pépite de Tachan : Les chiens qui suivent
les Enterrements.
Une œuvre parsemée
de murs de médiocrité même si, parfois et heureusement, la chanson fait thèse
et les fend.
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