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jeudi 15 décembre 2011

CETTE FOLIE MEURTRIERE...



Nordine Amrani avait reçu une convocation de la part de la police liégeoise, pour des affaires de mœurs. En redoutait-il les conséquences qu’il dût se lancer du haut de la falaise de l’irréparable ? 

Vers 12h30, en ce mardi 13 décembre, il fit exposer trois grenades et tira sur les passant qui déambulaient sur le long de la place Saint Lambert, toute égayée des ambiances de Noël. Puis il se donna la mort.

Quatre personnes ont péri dans ce massacre inopiné et incompréhensible (dont un bébé de 17 mois).

Une cinquième personne vient de succomber à ses blessures. Sur plus de 120 blessés, il en resterait une trentaine soignés jeudi matin dans des hôpitaux de la région liégeoise, dont une demi-douzaine en soins intensifs.

Cette tuerie rentre dans une série (déjà longue) des carnages aveugles du fait d’individus psychologiquement fragiles et détenteurs d’armes échappés de leur théâtre de guerre.

Au Danemark, en Norvège (cas Anders Behring Breivik), en France (hécatombe au Conseil Municipal de Nanterre en 2002), aux USA (dans les campus universitaires) le même scénario : un fou tue, sans qu’on sache vraiment pourquoi et en un temps fugace.

La folie n’a pas de limite, dit-on ! 

Aussi faudrait-il éviter qu’elle ne prenne trop souvent sa source dans les flots d’images violentes que nous assènent  les écrans médiatiques (reportages de scènes de violence en boucle) ou ceux des jeux vidéo type « film de guerre »  (il y a toujours moyen d’offrir d’autres cadeaux à vos enfants, pour Noël).

La folie violente et meurtrière naît de notre manque de recul à l’imaginer contagieuse…

La place Saint Lambert attendait la Noël
Dans son écrin de Lièges en douce Wallonie
Marchés illuminés dans les yeux éternels
De l’enfance ébahie sous des manteaux de pluie.

Ambiance illuminée, tout autant ce cerveau
Mais d’une autre clarté, inquiétante bougie
Qui met feu au combat et libère l’écho
De trois grenades sourdes aux désirs de la vie.

Trois étoiles morbides et des guirlandes folles
Projetées d’un canon dont la danse macabre
Teint de rouge le sol en viles auréoles.
Un pantin déréglé s’entortille et se cabre.

Point d’orgue à son ballet, le dément chorégraphe
En un saut de la mort fait tomber le rideau
Sur son cadavre froid l’implicite épitaphe :
« Il aima tant les armes qu’il en devint bourreau »

Arsenaux évadés par delà des frontières
Finissent sous la main d’un mortel angelot
Esprit déboussolé  par l’onde meurtrière
Qui propage ses vagues tant on en fait l’écho.

Reportage insidieux au sinistre parfum
En boucles diffusé sur l’écran fataliste
Oslo, Utoeya, campus américain
Autant de vies fauchées pour des yeux nihilistes.

Le voisin ne vit pas, il est pur abstraction
Silhouette falote d’un grand jeu vidéo
Tuons le maximum, rayons à profusion
Plus grand est le tueur dès qu’il meurt en héros…

Des larmes au bout de l’arme, la souffrance s’offrant
Aux visages assombris sous la voûte d’enfer
L’indicible s’arrime aux soupirs des passants
Et l’angoisse sournoise prend Noël à revers...

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