Le quotidien mexicain El
Universal vient d’écrire que
Florence Cassez était "Libre, mais
pas innocente" !
La jeune femme vient d’être
remise en liberté mercredi par la Cour suprême mexicaine après avoir purgé sept
années d'incarcération (sur les 60 prévues !).
Elle en restera à sept, mais, espèrons le, pas ascète...Quoiqu'à Sète ?
Une fin heureuse pour ses
parents et ses défenseurs et une issue inespérée à cet imbroglio judiciaire ineffable
dont elle a été victime et qui va la marquer pour un moment dans sa quête de
reconstruction.
La liberté n’efface pas
vraiment les ombres de culpabilité puisque la justice mexicaine a
principalement libéré la Française pour s’appliquer un mea culpa quant à la
façon d’organiser les procès, de conditionner les médias, d’extorquer des aveux
sous la torture (je pense à ce qu’a subi le compagnon de Florence, toujours en
prison et en attente de jugement) et d’élaborer
un scénario cousu de fil blanc pour abuser le peuple et créer plus de
culpabilités qu’il n’en eût fallu !
La Cour suprême mexicaine a
rayé d’un trait de plume une condamnation à 60 ans de prison pour enlèvements,
délinquance organisée et port d'armes prohibées sans autre forme de procès, et
a ordonné la libération "immédiate et absolue" de Florence.
Le motif majeur d’un tel
virage à 180 degrés repose sur l’envergure douteuse de Genaro Garcia Luna,
l'ancien chef de la police judiciaire (AFI) au moment de l'arrestation de la
Française en décembre 2005 ! L’homme, devenu, par un sinistre signe du destin, ministre
du président Felipe Calderon de 2006 à 2012, a reconnu avoir modifié
génétiquement une pièce maîtresse de
l'accusation. Il a notamment reconnu avoir procédé à une fausse interpellation,
reconstituée de main de maître bluffeur, diplômé bac + 6 en falsification, le
lendemain et dans un tout autre lieu !
Les meilleurs journalistes
mexicains, n’y ont vu que du feu et ont été mystifiés en croyant que la scène s’était
déroulée en direct alors qu’il s’agissait d’un léger différé !
Pour les médias mexicains
le bouc émissaire a changé de visage. Il ne prend plus l’apparence d’une jeune
femme frêle, aux longs cheveux bouclés et importée de France mais celle d’un
vil truqueur haut placé et influent !
Le site d'information Sin
Embargo titre "L'heure de Garcia Luna", évoquant un "montage
organisé en toute conscience et réalisé dans le but de manipuler l'opinion
publique, fait pour simuler une action exemplaire et lancer ainsi la carrière
politique de sergent Garcia Luna".
Pour Ricardo Sepulveda, éditorialiste
du quotidien El Universal, il va s’agir de déterminer, dans les plus
brefs délais, les responsabilités de ceux qui ont placé des bâtons dans les
roues de la procédure régulière !
Un éditorial du quotidien Excelsior
va dans le même sens en ces termes :
"En défendant les droits de Cassez, la Cour suprême défend nos droits à
tous de bénéficier d'une procédure judiciaire convenable."
Les Mexicains ont finalement
le postérieur assis entre deux chaises !
D’un côté ils goûtent un
certain satisfecit à exhiber une justice enfin capable de faire son ménage et
de nettoyer son parquet au « déterre-gens présumés coupables ».
D’un autre ils se
morfondent dans une certaine frustration à ne pas voir de coupables désignés en
tête de gondole de ces multiples affaires d’enlèvement ou de racket qui font le
lot des chroniques judiciaires au pays de la téquila !
Par défaut de coupables
désignés (à ce jour), Florence Cassez demeure la principale suspecte dans l’émotionnel
mexicain ! On n’en est pas à un paradoxe près !
Si la France se réjouit de
retrouver sa compatriote il reste sous les ponchos et sombreros des cœurs blessés
qui se demandent si la Justice de leur pays n’épousera pas cette jurisprudence
qui consiste à libérer une personne et à classer une affaire sous la pression
médiatisée d’une repentance à n’avoir su appliquer codes et procédures de la
manière la plus solennelle !!
D’où l’anagramme de FLORENCE
CASSEZ : CLASSEZ DE FORCE !!
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