Nous
avons tous 70 ans”, c’est le slogan imaginé par le Mémorial de Caen qui va
rester affiché dans les villes normandes jusqu’en septembre.
Dans
le même état d’esprit que « nous sommes tous des Berlinois » de Kennedy,
ce message étaie l’universalité des souffrances humaines. Le malheur et les
guerres n’ont pas de frontière et il dépend de chacun de nous de résister aux
tentations du mal, de l’égoïsme, du refus de l’autre.
Ce
message rend hommage aux 130 000 soldats
qui ont débarqué sur les côtes françaises à l’aube du 6 juin 1944. Le “jour le
plus long” n’allait être qu’un vol d’éphémère pour nombre d’entre eux, fragiles
insectes sous la mitraille allemande ou noyés par les vagues.
Mais,
le DDay, ce sont aussi des milliers de
victimes civiles qui seront à déplorer. Et, pour la première fois, les
cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement ont rendu particulièrement hommage
à ces Normands, bombardés par les avions alliés, pour un mal qui devait faire
du bien !
Et,
bien entendu, on a rendu les salutations aux vétérans de cet événement hautement historique. Exceptionnellement, un ancien combattant de chacun des 19
pays représentés a été invité au déjeuner officiel qui a été servi au château
de Bénouville, près de Caen.
La cérémonie
principale du 70e Jour J s’est tenue à Ouistreham (Calvados). Elle a rassemblé
19 dirigeants mondiaux, notamment le président américain Barack Obama, le
président russe Vladimir Poutine, les chefs d’Etat polonais, tchèque, grec,
italien, les chefs de gouvernement canadien et australien, la chancelière
allemande Angela Merkel, la reine d’Angleterre Elizabeth II, ainsi que la reine
du Danemark, les rois des Belges, des Pays-Bas, de Norvège…
Une
très grande commémoration menée (presque) de main de maître par notre Hollande
national à qui on reprocherait presque qu’il ne fût pas aussi doué pour régler les problèmes internes de notre
pauvre pays !
Une
journée du souvenir pour ne pas oublier le sacrifice de ceux qui sont morts sur
ces plages, un 6 juin 1944, pour nous libérer de l’apocalypse nazi.
Puissions-nous
ne jamais oublier leur courage, et le don de leur jeunesse.
Prépare
la paix, pense à guerre
Au
jeu des commémorations
Soixante-dix
ans nous éclairent
Sur
l’avenir de nos Nations.
Sur
les fronts nus des vétérans
L’histoire
écrit sa vérité
Emplie
de tristesse et de sang
Pour
tant d’espoir à témoigner.
Débarquement
en Normandie
Du
Mémorial aux cimetières
Les
grands du Monde recueillis
Baignés
d’une même prière.
Cérémonie
à Ouistreham
Sur
la sableuse dont le passé
Se
peint dans la rougeur du drame
Et
la noirceur des condamnés.
Célébrations
des officiels
Présidents,
têtes couronnées
De
blancs nuages dans le ciel
Comme
promesses immaculées.
Telle une trêve suspendue
Sur
l’arc-en-ciel de la mémoire
Une
émouvante retenue
Dans
les ambitions dérisoires.
Les
cicatrices du passé
En
vagues d’écumes satinent
Mille
consciences égaillées
Sur leurs
jetées d’indiscipline.
En
longs sillages ordonnés
Les
impétueuses péniches
Suivent
d’un cœur le doux secret
D’un
long bateau où paix se niche !
Et l’on
se dit « plus jamais ça »
Dans
le claquement des bannières
Que
le vent secoue de ses bras
Par
mille grâces flibustières.
Tous
les fantômes ukrainiens
En quelques graines de silence
S’éclipsent
des yeux poutiniens
Pour
des fleurs de luminescence
Obama
retient ses rancœurs
Pour
tant de rêves abîmés
Solennité lui peint le cœur
D’un
drap blanc de sérénité.
Et c’est
là au cœur de ces plages
Où l’enfer
trouva son tombeau
Que se redessine un village
Humanitaire,
bleu d’idéaux !
Et c’est
là, sur ces plages en paix
Que
se conjure l’apocalypse
A la
lumière du passé
Comme
un soleil en son éclipse
Reviendront
bien des maléfices
Disparaîtront
les vétérans
Que
l’éclat de leur sacrifice
Demeurent
accroché au levant !
Comme
le plus beau de tous nos phares
Le
plus étincelant repère
Guidant
parmi les flux barbares
Nos cœurs
vers la plus noble Terre.