Le gouvernement présente, ce mercredi 23
décembre, en Conseil des ministres, le
projet de réforme constitutionnelle contre le terrorisme.
La lutte contre le terrorisme s’impose
plus que jamais en cette fin damnée 2015
qui aura vu l’Etat Islamique frapper notre pays à deux reprises. Après le
sinistre 7 janvier qui décima les crayons de Charlie il y eut ce 13 novembre encore
tout sanglant dans nos mémoires.
L’Etat d’urgence a été décrété et il s’agit
de le prolonger voire de le constitutionnaliser !
- L’Etat « dure
gencive », est d’urgence, Yves, lance Hollande à Jean-Yves Le Drian, son
ministre désarmé qui se demande si sert Jean de son prénom.
Le Drian bile du brillant deal annoncé
par son supérieur. Car l’Etat d’urgence n’est pas sans saper le passé assoupi d’épaississants
soupers de paix, de liberté…
L’Etat d’urgence aurait pour objet «de
pouvoir être efficace dans la lutte contre le terrorisme", a souligné le
président français.
Mais au nom de la sécurité on risque la
pente liberticide. On peut redouter de voir la justice et ses curies taire le
droit d’expression.
Déjà, les « Sages » de notre
plus haute instance juridique, ceux du Conseil Constitutionnel, ont estimé que les embastillements préventifs
décidés dans le cadre de l’état d’urgence se vêtaient d’une légalité indéniable !
Le noble Conseil, saisi par les avocats
d’un militant écologiste assigné à résidence durant la COP 21, a déclaré que
« le ministère de l’Intérieur peut prononcer l’assignation à résidence de
toutes personnes à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de
penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre
publics ».
Les écologistes sont verts de voir
leur combat faire l’hérésie dense !
Depuis le 26 novembre, 24 militants
écologistes ont vu débarquer les poulets chez eux. Des coqs élevés en pleins
nerfs qui leur ont crié d’un ton pas vraiment en poulet : la ferme !
Ils leur ont signifié leur assignation à
résidence avec obligation de pointer trois fois par jour au commissariat du
coin-coin en tant qu’anar ! Ils ont même perquisitionné leur chez soi sans ménagement !
Alors oui, le risque est grand de
déraper dans l’inquisitoire au nom de la sacro-sainte sécurité.
Pour calmer le jeu, le gouvernement a
abandonné l'extension de déchéance de nationalité aux binationaux nés français
et condamnés pour acte de terrorisme. Cette mesure revendiquée par la Droite est critiquée à gauche car « entrave
au droit du sol » qu’il soit mineur ou majeur. Pour Mme Taubira le droit
du sol est mis haut ! Surtout depuis l’abolition des peines plancher.
Par contre, la bande à Flamby proposerait l’indignité nationale qui est une
déchéance light. La personne perdrait ses droits civiques (droit de vote,
éligilité..) tout en restant française ! « Indignons-les ! »
pourrait être la nouvelle devise héritée de la pensée de Stéphane Hessel.
Mais, outre ses querelles sémantiques, il reste la question fondamentale :
peut-on faire rentrer l’Etat d’Urgence dans la Constitution ?
Selon le gouvernement, l'inscription dans la Constitution aurait pour but
d'éviter que, dans l’avenir, une autre majorité ne durcisse les conditions de
son déclenchement à générer des grimaces que cent soupes laissent.
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a critiqué cette "constitutionnalisation"
de l'état d'urgence qui, serait
"grosse de danger" pour les libertés, comme le droit de manifester ou
encore le droit de manifester le droit de manifester…
Alors Jacques aurait-il tout bon dans sa bourreau-critique bureaucratique ?
L’ex « défonceur » des gauches devenu défenseur des droits nous
souffle la menace du tout répressif sans contrôle judiciaire !
Evitons le trop sec horizon à trop sécuriser…