En une semaine, Mme Merkel, la chancelière en train,
peut-être, de chanceler aura rencontré un potentiel futur président français et
l’actuel président des USA.
Le 16 mars, Angela a reçu Emmanuel Macron, le jeune
qui monte, de marche « en marche » l’escalier de services divers dont
l’un des principaux demeure l’édification d’un rempart contre le Front
National.
Car n’en doutons pas : Frau Merkel ne croit plus
en la victoire de Fillon, ce félon corrompu, empêtré dans ses affaires
interminables, kolossales. Le Sarthois était pourtant son favori. Ne
l’avait-elle pas invité le 23 janvier pour fêter sa victoire à la primaire
déprimante ?
Mais voilà ! Le discrédit de Fillon s’épaissit
comme une grosse saucisse de Francfort qui fait du coup lester rôle, voire
casse rôle du prétendu redresseur d’une France en faillite.
Donc Macron est venu à Berlin, invité de la dame,
flatté de l’être.
A la sortie de la chancellerie, des journalistes
curieux, comme il en existe encore beaucoup, attendaient l’Emmanuel, le
« Dieu avec nous » comme l’hébreu gueule.
Je suis très sensible au geste de la chancelière», a déclaré à sa sortie l’objet de toutes les
attentions médiatiques, elle a choisi de me
recevoir, bien que je ne sois pas le candidat d’un parti conservateur dont le
concert va tant conserves hâter. Elle montre par là qu’il lui importe de
travailler dans la durée, même si je ne suis pas mac à ronds, mais Macron, avec
la France au-delà des différences partisanes, par tisanes ou par thé, oui
partez le dire à tous : Angela et moi on sème, quand tout autre semeur se
meurt.
L’europhilie
de Macron porte une bonne image outre Rhin. Angela apprécie ce jeune homme qui
pourrait être son fils (ou son époux, à choisir) et qui propose de réforme la France
en tapant un peu dans le programme de gauche tout en picorant du programme de
droite. Ce n’est d’ailleurs pas innocent si la grande coalition droite-gauche
au pouvoir à Berlin se révèle aux yeux d’Emmanuel, comme un mot d’elle, à
suivre.
Hélas, après la jeunesse fougueuse et prometteuse,
Angela traverse l’océan qui hâte l’antique schéma du protectionnisme. On est le 17 mars. Oui, la
première dame teutonne doit se rendre chez Trump, l’ogre de la Maison Blanche,
celui qui tient les gentes dame par la…
Angela se serait bien passée de ce voyage. L’idée de
rencontrer un névrosé, raciste et falsificateur n’allège pas son âme et, tout
au long du long vol, elle se fredonne la cantate de Bach « Jésus que ma
joie demeure ». Sans Bach t’es rien !
A la maison blanche Angela broie du noir et son moral
en est aigri. Le rustre campe sur ses positions. Il n’en démord pas.
Je
ne suis pas un isolationniste, je suis un partisan du libre-échange mais aussi
d'un échange équitable (...) car notre libre-échange a conduit à beaucoup de
mauvaises choses", affirme M. Trump péremptoire.
L’homme d’affaire,
d’enfer, veut asséner sa conviction que les USA sont les perdants des accords
commerciaux des 30 dernières années, accords qui ont précipité les fermetures
des usines sur le sol américain. On n’était donc plus à l’époque de La Fayette
mais bien à celle de la faillite.
Angela
écoute et serre les mâchoires à défaut de sentir l’aidant. Elle finit par dire :
Je
crois que la mondialisation doit être façonnée avec un esprit ouvert !
Vous ne devez pas dire "L'Amérique d'abord". Don’t say : America
first car face à votre assaut d’homme mon ego mort !
Le dossier
de l’immigration fait davantage éclater les divergences en divers jets.
L'immigration
est "un privilège, pas un droit, lance M. Trump, la sécurité de nos citoyens doit toujours passer en premier. Il ne faut
pas la prioritaire à priori taire !
Le sujet
est vraiment épineux mais pas sans cible : Angela est visée. Le milliardaire
a toujours trouvé catastrophique la décision de la chancelière d’ouvrir son
pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile en 2015 et
2016. Pour lui l’asile est zèle qui enlève les ailes aux zoll.
La
Berlinoise rétorque que son décret migratoire est déplorable et que le mur qu’il
veut ériger pour se protéger du Mexique lui sautera, bête, au nez qui, ainsi,
mentait (comme celui de Pinocchio). Ambiance…
Alors on saute
très vite, telle une mine et à police, sur un nouveau sujet : l'Otan. Le
richissime assure de son "fort
soutien" à l'organisation pour préciser, dans la foulée, que les USA ne doivent
pas payer Otan de frais qui effraient et que l’Europe doit se doter d’un budget
de défense sans mi si la la ré (et il sifflote, le bougre !)
Mme Merkel
assure que l'Allemagne va augmenter ses dépenses militaires qui s’avèrent
martyrisées (sa Wehrmacht irisée ?) depuis longtemps par les mauvais
souvenirs des années 40.
Nous
nous engageons aujourd'hui à un objectif de 2 % du produit intérieur brut,
jusqu'en 2024, déclare-t-elle, on ne
dira plus que le budget bas va, roi en imposant Trèves qu’on croyait Bonn.
Sur cette
bonne résolution la visite se dirige vers son terme. Elle avait bien commencé
par une poignée de mains sur le perron de la Maison Blanche. Las, plus tard,
dans le bureau ovale, Mr Trump, en goujat de première, omet de serrer la main à
la dame assise à côté de lui. Ça jette un froid dans ce qui n’est pas vraiment
un show et il ne faut jamais le bon terme omettre.
Dans l’avion
qui la ramène à Berlin la chancelière repense aux deux rencontres, aux deux
hommes si différents. Elle s’endort en rêvant d’une Europe guidée par son grand
âge de maturité et celui du fougueux jeune homme en marche. Un tandem face aux
agressions simiesques du déséquilibré américain.
Elle s’endort
en rêvant d’un futur dont elle ne sera peut-être plus la tenancière en
septembre 2017, si un certain Martin Schulz la fait tomber de son piédestal.
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