J’ignore combien de temps Trump
va rester au pouvoir aux USA ! En attendant, il menace de se retirer des
accords de la COP21 et de relancer les USA vers une croissance non verte, mais
pas verte du tout, à base de pétrole, de gaz de schistes, de charbon et autres
sympathiques énergies fossiles à même de créer des emplois chez les Ricains
tout en leur garantissant des cancers et un écosystème anéanti !
Et que fait la planète des
réseaux sociaux ? Au lieu de s’en soucier elle glose sur la dernière
trouvaille sémantique du maniaque du tweet dont l’addiction n’a d’égale que
celle des followers et autres accros à l’oiseau bleu, porteur des plus hautes
niaiseries…
De quoi s’agit-il ? Le
maître de la Maison Blanche a posté, dans un grand moment d’égarement ou de
fatigue rédhibitoire le tweet suivant :
S’était-il endormi sur son iPhone
après avoir écouté un vieux tube de Rina Ketty, traduit en anglais comme une
vache espagnole par Tino Rossi ? Avait-il eu un gonflement brutal des
doigts, un œdème digital ne lui lassant pas d’autre choix que de taper sur les
mauvaises petites touches ? Toujours est-il que le « coverage »
(couverture) est devenu covfefe !
Donald, qui ne
cessera jamais de nous boucher un coin-coin, voulait évoquer « couverture
négative » de médias qu’il accuse d’être remontés contre lui (il y a de
quoi !). Mais, outre la faute de frappe, il y a fort à parier que ce tweet
ressembler à une symphonie inachevée, en gros, un tweet avorté !
Et la bourde s’est répandue comme
une traînée de poudre sur le réseau twitter. Chacun y est allé de sa petite
récupération comme si la faute de frappe devenait un néologisme digne d’être
intégré dans le monde virtuel de la blagounette !
On a eu droit à tous les délires
possibles : tee-shirt covfefe, règles de conjugaison du verbe covfefer, le
slogan « je suis covfefe » selon le modèle « je suis
Charlie », recette de cuisine utilisant le covfefe, insulte du capitaine
Haddock « espèce de covfefe », covfefe comme code nucléaire…
Ainsi, l’état mental légèrement
délabré de l’homme le plus puissant du Monde devient sujet d’engouement, de
créativité, de divagations à l’envi.
Et rares sont ceux qui mesurent l’épuisement
de l’homme ! L’usure par harcèlement de l’affaire du FBI, l’isolement au
sein du G7 par des positions trop extrémistes,
tout cela provoque le repli sur soi, la défiance et le refuge dans le
virtuel, à coup de tweets rageurs et compulsifs !
Plus que de railleurs, de
récupérateurs de bévues, c’est de bons psychologues dont aurait besoin le
Président américain.
A défaut, l’homme s’enfonce dans
ses petits billets, y place son acrimonie et ses fautes de frappe involontaires
ou non. Sa verve inextinguible le pousse
à l’impair et ce dernier devient la chrysalide d’un futur papillon qui volera
aux quatre coins de la planète, de ses jolies ailes moqueuses ou mercantiles.
En effet, la raillerie n’est
point seule à s’inviter à la fête, l’argent aussi. Le nom de domaine
Covfefe.com fut acheté la nuit même où naquit le tweet !
Pauvre petite planète abreuvée de
virtualité, te voilà désormais peuplée de personnes oisives, ou tapotant le
clavier pour échapper au travail routinier, de petits enfants qui jouent sur
une grande cour de récréation pour savoir qui sera le meilleur dans la
récupération caustique d’une coquille Trumpetiste !
Et tandis que tu te réchauffes,
pauvre petite planète, ils sont nombreux à attendre le futur néologisme du
maître, comme une opportunité à réutiliser de l’énergie créatrice afin de
ridiculiser celui qui, par ses frasques, pourrait te mettre en réel
péril !
Et toi, petit oiseau bleu, si tu
pouvais survoler la Terre et voir comme le Monde, le Monde est beau plutôt que
de l’apercevoir beau moqueur sans baume au cœur ; ah, si tu pouvais, la
chanson de Marie Myriam n’en eût pas été changée !
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