René Monory est mort !
Il avait 85 ans et on ne le savait pas !
Il est mort dans la Vienne (86)
Plus exactement à Loudun, dans sa maison familiale.
Il est mort entre minuit et 1 h dans la nuit de vendredi 10 à samedi 12 avril 2009.
Saint Pierre pense que la mort s’est passée à minuit 15, le temps que l’âme monte au ciel. St Matthieu, qui n’arrive toujours pas à faire pousser un second cheveu sur son crâne, pense que le décès peut être daté à minuit 26, heure d’été.
La polémique s’instaure entre les deux saints.
- Hé, mes deux saints, lance Jésus, c’est comme cela qu’on accueille un brillant élément de la République Française ! Bonjour MONSIEUR MONORY ! Bienvenu chez nous !
René Monory, ou plutôt ce qu’il en reste, soit une âme de 35 grammes (36,8 rétorque St Pierre ; non c’est du 37,3 insiste St Matthieu), se sent tout « chose ». Il ne reconnaît pas les lieux. Il se souvient d’un long couloir lumineux, un sorte d’aspiration vers un univers au-delà ! Transporté ailleurs dans un univers à trois dimensions comme dans un film diffusé au Futuroscope. Mais il n’est pas à Poitiers, sa ville. Il n’est plus à Poitiers où son bébé, le Futuroscope, a vu le jour. Il n’est plus à Poitiers, où, par un 31 mai 1987, son enfant chéri a ouvert ses portes au public, pour la première fois !!
Il ne reverra plus Poitiers. Il est loin à présent…
Devant lui c’est l’infini. Des âmes s’affairent autour de lui. Il reconnaît celle de Malraux, du Grand Charles. Ce sont les premières éternités à être venues à sa rencontre. Et bien sûr il y a Jésus qui n’a pas trop le temps de le voir car les fêtes de Pâques sont très proches. On le sent énervé par les préparatifs. De nombreuses prières seront dites sur Terre et il va devoir assumer quelques miracles pour bien montrer qu’il existe, 2009 ans après sa mort...et sa résurrection.
Une foule de victimes du séisme des Abruzzes se rue vers son bureau.
- Non, non, Jésus crie, non ! Ce n'est pas le bureau des pleurs ! Pour porter plainte contre les dysfonctionnements de la planète veuillez consulter mon Père qui est, lui aussi, aux Cieux. C'est le dixième bureau sur la droite. Suivez la foule !
Oui, on le sent très énervé Jésus ! Doux Jésus !
René n’a pas le temps de deviser avec ce Christ surbooké. Déjà André et Charles se pressent autour de lui.
- Alors René, te voilà ! Le voyage s’est bien passé ?
- Oui Charles, c’est rapide ! Bien plus rapide que le TGV qui mène au Futuroscope !
- TGV ? Futuroscope ?
- Ah oui, tu ne peux pas savoir ! Ca n’existait pas à ton époque !!
Et René de raconter sa vie à ses deux amis. Il leur rappelle qu’il a été mécanicien.
- Je bricolais sur des bagnoles. J’étais garagiste. Je ne savais pas qu’un jour je deviendrais le deuxième personnage de l’Etat en tant que Président du Sénat !
- Tu as été Président du Sénat ? demande Malraux admiratif.
- Oui, tu te souviens que j’étais rentré au Sénat en 1968 ?
- Oui, bof, Charles tu t’en souviens, toi ?
- Ah, André, 1968, la chienlit ! Oui, je m’en souviens…Mais pas de René !
- Je suis resté un certain temps chez les vieux du Sénat. Puis en 1977 je suis rentré au gouvernement de Raymond Barre, premier Ministre de VGE !
- J’étais déjà mort, lance André, j’ai quitté la Terre en 1976. Ca alors, t’as été ministre ? Quel portefeuille ?
- Ministre de l'Economie !
- Ministre de l’Économie ? T’avais passé un doctorat en Économie entre temps ?
- Que nenni ! Même pas un diplôme en poche ! Même pas un CAP de garagiste ! Je suis un self made man !
- Pas d’anglicisme René, lance péremptoire le Grand Charles ! Et qu’as tu fait pour notre chère économie française ?
- J’ai créé des SICAV !
- Des six quoi ? interroge perplexe le Grand Charles
- Des SICAV ! Ce sont des placements de bon père de famille. J’ai instauré le système des SICAV pour drainer l’épargne des Français vers la Bourse, et même vers la Bourse des actions françaises. Grâce à moi les Français sont devenus des petits capitalistes boursiers.
- On est loin de l’esprit de mai 68, se lamente Charles.
- Et de la flamme de la résistance, soupire André. Rentre ici, Jean Moulin, ah, quelle belle époque !!
- Pour moi c’était : rentre à la Bourse petit Français moyen !!
- Bon, à part cela, quoi d’autre ?
René passa toute la journée à narrer le fil de sa vie : Présidence de Poitou-Charentes, création du Futuroscope, plan de réforme foireux des universités quand il était ministre de l’Éducation…
Il termina son exposé en laissant devant lui un Malraux endormi et un Grand Charles assoupi…
Il avait 85 ans et on ne le savait pas !
Il est mort dans la Vienne (86)
Plus exactement à Loudun, dans sa maison familiale.
Il est mort entre minuit et 1 h dans la nuit de vendredi 10 à samedi 12 avril 2009.
Saint Pierre pense que la mort s’est passée à minuit 15, le temps que l’âme monte au ciel. St Matthieu, qui n’arrive toujours pas à faire pousser un second cheveu sur son crâne, pense que le décès peut être daté à minuit 26, heure d’été.
La polémique s’instaure entre les deux saints.
- Hé, mes deux saints, lance Jésus, c’est comme cela qu’on accueille un brillant élément de la République Française ! Bonjour MONSIEUR MONORY ! Bienvenu chez nous !
René Monory, ou plutôt ce qu’il en reste, soit une âme de 35 grammes (36,8 rétorque St Pierre ; non c’est du 37,3 insiste St Matthieu), se sent tout « chose ». Il ne reconnaît pas les lieux. Il se souvient d’un long couloir lumineux, un sorte d’aspiration vers un univers au-delà ! Transporté ailleurs dans un univers à trois dimensions comme dans un film diffusé au Futuroscope. Mais il n’est pas à Poitiers, sa ville. Il n’est plus à Poitiers où son bébé, le Futuroscope, a vu le jour. Il n’est plus à Poitiers, où, par un 31 mai 1987, son enfant chéri a ouvert ses portes au public, pour la première fois !!
Il ne reverra plus Poitiers. Il est loin à présent…
Devant lui c’est l’infini. Des âmes s’affairent autour de lui. Il reconnaît celle de Malraux, du Grand Charles. Ce sont les premières éternités à être venues à sa rencontre. Et bien sûr il y a Jésus qui n’a pas trop le temps de le voir car les fêtes de Pâques sont très proches. On le sent énervé par les préparatifs. De nombreuses prières seront dites sur Terre et il va devoir assumer quelques miracles pour bien montrer qu’il existe, 2009 ans après sa mort...et sa résurrection.
Une foule de victimes du séisme des Abruzzes se rue vers son bureau.
- Non, non, Jésus crie, non ! Ce n'est pas le bureau des pleurs ! Pour porter plainte contre les dysfonctionnements de la planète veuillez consulter mon Père qui est, lui aussi, aux Cieux. C'est le dixième bureau sur la droite. Suivez la foule !
Oui, on le sent très énervé Jésus ! Doux Jésus !
René n’a pas le temps de deviser avec ce Christ surbooké. Déjà André et Charles se pressent autour de lui.
- Alors René, te voilà ! Le voyage s’est bien passé ?
- Oui Charles, c’est rapide ! Bien plus rapide que le TGV qui mène au Futuroscope !
- TGV ? Futuroscope ?
- Ah oui, tu ne peux pas savoir ! Ca n’existait pas à ton époque !!
Et René de raconter sa vie à ses deux amis. Il leur rappelle qu’il a été mécanicien.
- Je bricolais sur des bagnoles. J’étais garagiste. Je ne savais pas qu’un jour je deviendrais le deuxième personnage de l’Etat en tant que Président du Sénat !
- Tu as été Président du Sénat ? demande Malraux admiratif.
- Oui, tu te souviens que j’étais rentré au Sénat en 1968 ?
- Oui, bof, Charles tu t’en souviens, toi ?
- Ah, André, 1968, la chienlit ! Oui, je m’en souviens…Mais pas de René !
- Je suis resté un certain temps chez les vieux du Sénat. Puis en 1977 je suis rentré au gouvernement de Raymond Barre, premier Ministre de VGE !
- J’étais déjà mort, lance André, j’ai quitté la Terre en 1976. Ca alors, t’as été ministre ? Quel portefeuille ?
- Ministre de l'Economie !
- Ministre de l’Économie ? T’avais passé un doctorat en Économie entre temps ?
- Que nenni ! Même pas un diplôme en poche ! Même pas un CAP de garagiste ! Je suis un self made man !
- Pas d’anglicisme René, lance péremptoire le Grand Charles ! Et qu’as tu fait pour notre chère économie française ?
- J’ai créé des SICAV !
- Des six quoi ? interroge perplexe le Grand Charles
- Des SICAV ! Ce sont des placements de bon père de famille. J’ai instauré le système des SICAV pour drainer l’épargne des Français vers la Bourse, et même vers la Bourse des actions françaises. Grâce à moi les Français sont devenus des petits capitalistes boursiers.
- On est loin de l’esprit de mai 68, se lamente Charles.
- Et de la flamme de la résistance, soupire André. Rentre ici, Jean Moulin, ah, quelle belle époque !!
- Pour moi c’était : rentre à la Bourse petit Français moyen !!
- Bon, à part cela, quoi d’autre ?
René passa toute la journée à narrer le fil de sa vie : Présidence de Poitou-Charentes, création du Futuroscope, plan de réforme foireux des universités quand il était ministre de l’Éducation…
Il termina son exposé en laissant devant lui un Malraux endormi et un Grand Charles assoupi…
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