Il est une société invisible
A l’orée de la sphère travailleuse
Microcosme voué à l’impossible
Ruiné par les idées prétentieuses.
Un décor sans confort
D’où ne battront jamais les cœurs
Au rythme des ordinateurs.
Une chambre pour cinq
Des inconnus qui trinquent
Pour oublier les rides au temps
Qui ne suit plus le cours du vent...
Il est une société invisible
Cachée par les affiches lumineuses
Un bas fond qui s’afficherait nuisible
Au regard de nos cités glorieuses.
Une agence d’espérance
Jusqu’au phobie des fins de droit
La soupe attendue dans le froid.
L’épuisant tourbillon
Entre peur et prison
Pour s’échiner en un sanglot
Dans l’anonyme ghetto.
Il est une société invisible
Tapie sous les affiches lumineuses
Un fantôme enfanté dans l’indicible
Au regard de nos cités glorieuses.
Des quartiers écartés
Alourdis d’un passé de brume
Mains ridées, cheminées qui fument.
L’héritage maudit
Qui s’accroche à la vie
Dans un quotidien démotivé
Décervelé, désœuvré.
Il est une société invisible
Plongée dans la plus belle indifférence
Où toute chair apparaît insensible
A la blessure nourrie depuis l’enfance.
Un parler écorché
Des mots bravant la solitude
Maladroits dans l’incertitude.
Des enfants sans école
Des livres sans paroles
Trop d’écueils en ce dur sillage
Pour assumer le voyage.
Il est une société invisible
Qui grandit, tapie à l’ombre des bourses
Ces veaux d’or aux reflets indivisibles.
Une communauté plus dans la course !
Il est une société cachée
A ceux qui sont du bon côté !
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