Hier soir on a atteint les sommets de l'iniquité et de l'écoeurement ! Mon coeur a battu irlandais pendant de longues minutes. Les protégés de Domenech devait perdre mille fois ce match et gagner l'enfer ! Au lieu de cela, malgré leur maladresse, leur pitoyable prestation, les Bleus gagnent leur ticket pour l'Afrique du Sud. Une main de Thierry Henry et un but de Gallas ! La messe est dite ! Elle n'est pas très catholique diront les Irlandais en protestant. Je le pense aussi ! Cette qualification a un goût amer !!
Comment peut-on gagner quand la médiocrité
Empreint les gestes qui sont censés sublimer
Tout un peuple accroché à la moindre prouesse
Et qui vit, affligé, l’effroi des maladresses ?
Comment peut-on gagner quand l’approximation
Se lit dans chaque passe, dans chaque dimension
De la technicité à la piteuse ouvrage ?
Comment peut-on gagner, orphelins de la rage ?
La combativité portait l’habit celtique
Dans ce stade français au passé magnifique.
L’Irlandais se jetait sur le petit ballon
Le Français devancé paraissait moribond.
Joli centre en retrait et ce shoot insolent
Qui propulse la sphère dans les filets béants.
Le coq est à genoux, ses ergots se lacèrent
Il fléchit, impuissant sa crête mortifère.
Le trèfle à quatre feuilles voit la chance tourner.
Sur l’ensemble des joutes s’écrit la parité :
Un à un ! Le moral gagne les gaéliques !
Dans les Présidentielles un Nicolas panique !
Lloris ange gardien, sauve le mobilier
Des arrêts étonnants permettant d’espérer…
Mais secondes s’égrènent en spectacle atypique
Des bleus qui se gangrènent tout un schéma tactique.
L’Eire aurait pu trois fois crucifier les bleuets
Sans que nul n’exprimât offuscation froncée !
Dans ce champ de bataille la bleusaille mourait
De ses imprécisions, de sa hargne percée.
A tout instant la peur du naufrage planait
En dépit des sursauts, frêles velléités
L’ombre d’un psychodrame profilait ses contours
On n’attendait plus rien de ces bleus sans atours.
Et puis, cruel éclair, foudroyante blessure
Pour le cœur de l’Irlande qui battait sous l’armure
Une main invisible aux yeux de l’arbitrage
Fut la source d’un but qui stoppa le naufrage.
Le capitaine Henry de ses longues phalanges
Rehaussait le vaisseau, l’extirpant de la fange
Mais laissant sur la proue tant de boue nauséeuse
Qu’âme jamais ne vit rédemption plus honteuse.
Le bateau secoué qui frisait l’immersion
Allait tant bien que mal, sans tambour ni passion
Prolonger la croisière vers le sud africain
Et laisser chancelant les flots rudes en vain.
La médaille ternie par l’affreux truchement
Confère un goût amer aux relents écœurants.
L’Ire de l’Eire est dès lors indolente douleur
Que partage en secret tout un fond de mon cœur.
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