Depuis des semaines Mr Courroye, le procureur de la République de Nanterre, soutient le principe d'une enquête préliminaire menée par le parquet, tout de langue de bois vêtu, dans l’affaire Woerth-Bettencourt !
Hélas, son supérieur hiérarchique vient de le contrarier et lui procure un psoriasis foudroyant : il se voit assigner à ouvrir une information judiciaire sous la roulette usée, heu, sous la houlette rusée d’un juge d’instruction !
Un juge d’instruction ! Vous m’en direz tant ! Ne déclarait-on pas cette race en voie d’extermination dans l’ère sarkozienne ??
Toujours est-il que le procureur Courroye va devoir laisser tomber ses investigations qui se développaient sur quatre fronts :
- des séries d’enquête pour boucler toutes les hypothèses envisageables
- une nouvelle audition du Ministre du Travail, Eric Woerth, mais, cette fois ci en ôtant les boules Quiès qu’il avait laissées par ses gardes, heu, par mégarde…
- Un voyage en Suisse pour récupérer « toutes les pièces » de la commission rogatoire internationale et en profiter pour acheter des barres de chocolat, une denrée excellente contre la dépression !
- Une expertise comptable qui devait lui être restituée vers le 20 novembre.
Il est vraiment déconfit ! Lui ôter cette affaire ! Lui qui était si près du but ! Il allait marquer ! Il n’était même pas hors jeu ! Mais qu’est-ce que cet arbitre qui change les données ?
Il broie du noir dans son Parquet :
- Et Courroye t’es pas vernis avec ton Parquet, lui lance un collègue espiègle !
- Tu peux le dire ! Quand je pense que je touchais du bois pour aboutir à mes fins ! Tu veux que je te dise : cette affaire sent le sapin !
- Tu crois que c’est MAM (1) qui est l’instigatrice de ta mise au placard !
- Non ! Que peut la conne y faire ? Heu… Que peut MAM y faire ? Non, j’imagine que l’ordre vient de plus haut ! On veut noyer l’affaire et on me prend pour un gland !
- C’est sûr ! Cyprès du but ! On te retire le bouleau et l’affaire va durer en longueur ! Ca me scie ! On va désigner plusieurs juges d’instruction et on va proclamer le dépaysement de l’affaire vers une autre juridiction où elle prendra racine !
- Ca va retarder la procédure de quelques années ! La justice se coupe la branche sur laquelle elle s’est assise ! Ca frêne !! L’affaire est un peu pliée !
- Je pense qu’on n’a pas apprécié que tu enquêtes sur une affaire qui porte sur des écoutes dans lesquelles ton nom est cité ?
- Tu blagues ? Je te rappelle que ces écoutes étaient illicites ! Et rien n’empêche Madame Bettencourt de parler de moi dans son appartement ! Elle est tellement gaga qu’elle parle toute seule, de tout et de rien !!
- Hum, ouais ! On te reproche alors un petit repas que tu avais passé en compagnie de Paul Lombard, l’avocat de Mme Bettencourt ! Et ceci avant que l’affaire Bettencourt ne prenne de telles dimensions c’est à dire quand elle se limitait à un différend «mère-fille » !
- Je déjeune avec qui je veux ! On est en démocratie, non ?
- Ok, ne te fâche pas ! Peut-être qu’on vilipende le fait que tu aies dit à Patrick Ouart, le conseiller juridique de Nicolas, que tu allais annoncer que la demande de la fifille à Bettencourt serait irrecevable ! Ouart l’a rapporté à Patrice de Maistre qui l’aurait rapporté à Mme l’Oréal !
- N’empêche, tout plaide contre toi : le 3 septembre, la plainte pour « abus de faiblesse » déposée par Bettencourt fille contre François-Marie Banier était classée sans suite !!
- Dis donc toi débarrasse moi le Parquet où je te dépayse vite fait ! Qu’on me laisse avec cette symphonie inachevée ! Je vais en profiter pour téléphoner à Rachida et m’enquérir de la bonne santé de ma fille !
- Co..comment, tu, tu serais le père de la petit Zohra ?
- C’est possible !! Mais le pire n’est jamais certain !! Tu peux toujours faire une enquête préliminaire pour en savoir plus !! Bonne chance !!