Un nain sur geai
Volait, volait
Au-dessus de Damas
Le cœur léger
Foi chevillée
En dépit des menaces.
Une fée l’avait
Tôt déplâtréDe son jardin servile.
Et sur ce geai
L’avait posé
En prouesses graciles.
Le volatile
Volait docileAu-dessus de Damas
Le nain portait
Un grand secret
Sous un sourire de face.
Sous le soleil
En mi sommeilIl survola la ville
Des coups tonnaient
Des gens hurlaient
Ô vile guerre civile !
Le nain lança
Sur le combatDes graines de seize âmes
Des âmes pures
Dont la droiture
Effacerait les drames.
Et sur le gris
De la SyrieDes fleurs d’un rouge-sang
Ont dessiné
Des cœurs légers
En mille éclats d’enfants.
Des rues montèrent
Chants et prièresPour honorer la paix.
L’affreux tyran
Noir oppressant
Plus jamais ne tuerait.
Et la colombe
Pâle palombeSur son triste olivier
Vit sans gloriole
Son beau symbole
Pris par un nain sur geai…
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