François Hollande a fait planer son auditoire lors de son discours du Bourget (Seine-Saint-Denis) en ce dimanche 22 janvier.
Puisqu’il fallait que les hères bussent à satiété une source de promesses limpides il s’est permis d’annoncer quelques mesures d’assaut contre la crise qui plane mais sans rafales de mirages pour éviter de rendre Debré gai dans sa critique.
Personne ne l’attendait sur ce tarmac des catalogues de bonnes résolutions d’un candidat en campagne. L’homme ne devait que présenter son CV, le ciel de son enfance, son décollage à l’ENA, l’atterrissage en Corrèze… Finalement, contre toute attente des aiguilleurs du fiel socialiste, François aura terminé son speech avec un saupoudrage de fermes intentions de bon pilotage pour changer l’atmosphère : relèvement du plafond du livret A, notation sociale des entreprises (pied de nez aux agences de notation financière), réduction de 30% des indemnités du Président de la République ! Youpi !
Face à 20 000 participants, rassemblés dans deux salles, François reçoit l’applaudissement qui lui est dû et l’aime. Il commence par évoquer son enfance « en Normandie. Des pommiers dans la prairie. Et le bon cidre doux. Dans une famille plutôt conservatrice. J’en ai conservé un goût pour les conserves » Puis il va remercier ses parents : « mon père, ce héros au sourire si doux, avait des idées contraires aux miennes ! Je ne cherchais pas à les lui voler ! Car qui veut les voler perd siennes ! » et puis il enchaîne « ma mère m’a transmis l’ambition d’être utile ! A moi de démontrer l’utilité de l’ambition ! »
Puis le candidat de la rose flétrie n’a pu s’empêcher de parler des copains et notamment de Jospin abattu en vol, en 2002, par l’escadrille « Jeanne d’Arc » commandée par un borgne. Il a évoqué sa ville de Tulle en précisant qu’elle n’était pas sur l’Hérault, Tulle, pour les nuls en géographie !
Puis il a brossé son autoportrait "Je revendique une simplicité qui n'est pas une retenue". Il se présente donc comme un François moyen, d’une moyenne de 7,5 avec un écart-type de 2,74 selon l’échelle de Richter. En bref, il ne pense pas à l’argent de façon compulsive et ne lui écrit jamais, sauf en fin d’année, pour lui souhaiter les bons vœux de « sans T » : sans Thésaurisation, sans Turpitude, sans Titrisation…
Le tout résumé dans : « Je vais vous confier mon secret, que j'ai gardé depuis longtemps : j'aime les gens comme d'autres sont fascinés par l'argent."
Mais un nouvel abbé Pierre eût dit : « Je vais vous confier mon argent, que j'ai gardé en secret depuis longtemps : j'aime fasciner les gens." Enfin…
Il n’empêche, François abhorre l’argent : "Dans cette bataille qui s'engage, je vais vous dire quel est mon véritable adversaire : il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc jamais élu. Cet adversaire, c'est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l'économie, de la société et même de nos vies" !
Hollande contre un adversaire sans visage et qui ne sera jamais élu !! C’est gagné d’avance ?
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