Michaliakos leader de "Aube dorée" |
Le 6 mai on votait aussi en Grèce mais pour élire les députés.
Ces
élections se sont traduites par un recul
cinglant des deux principaux partis politiques du pays, adeptes contre mauvaise
fortune bon cœur des cures d’austérités imposées par l’Union Européenne et le
FMI.
Ces
deux partis, la Nouvelle-Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste) ont
essuyé un sévère revers. A eux deux ils ne rassemblent que 149 sièges sur les
300 disponibles au Parlement grec ! Ce n’est pas la majorité !
Les deux grands
gagnants du scrutin sont la formation de gauche radicale, Syriza, qui devient
la deuxième force politique du pays avec 16,5 % des voix soit 52 sièges, et surtout
(et hélas !) le parti néonazi Aube dorée (6,9% soit 21 sièges), qui fait
une entrée en force au Parlement.
A
chaque fois qu’on saigne un pays, pour des raisons d’économie, on exacerbe la
colère des habitants et on insuffle de la vie aux brasiers extrémistes qui ne
sont jamais éteints.
Les
Grecs n’en peuvent plus de voir leur pouvoir d’achat s’effondrer et accusent
les partis au gouvernement de s’assujettir, pieds et poings liés, aux diktats
de l’UE et du FMI, eux-mêmes soucieux des colères du Marché et des agences de
notation.
Les
Grecs ont voté contre l’austérité qu’on leur impose en s’ouvrant aux
extrémismes de gauche et de droite.
Le
leader de Nouvelle-Démocratie, le conservateur Antonis Samaras, s'est vu
confier par le chef de l'Etat grec un mandat pour former un gouvernement de
coalition. Samaras a trois jours pour former un cabinet dont la constitution
impliquera, nécessairement, la coopération des deux partis extrémistes.
Si aucun accord de
gouvernement n'intervient au terme du processus de négociations, de nouvelles
élections pourraient être convoquées dès le mois prochain. Ce report aux
calendres grecques s’avèrera incompatible avec le planning de consolidation
budgétaire (environ 11,5 milliards d’euros). Car, si de nouvelles élections devaient
avoir lieu, les partis extrémistes
pourraient davantage s’étayer et annihiler toute volonté de voter des mesures
d’austérité corollaires à l’obtention de nouveaux prêts !!
Et sans nouveaux prêts
la belle Hélène risquerait de se trouver en faillite et de quitter la zone
euro !!
L’Austérité
sème la mort
Au
cœur d’une Europe voutéeEt refaçonne le décor
Des aigles sur les croix gammées.
La
saignée des enfants d’Hélène
Noie
le pourtour du ParthénonEt l’olivier pleure sa peine
En huile rance d’affliction.
Quand
l’athénienne république
Se
délite aux pas des banquiersRefleurissent en bouquets cyniques
Les extrémistes carnassiers.
La mère de la démocratie
Vit dans les cendres d’Aristote
Les pigments de démagogie
Relèvent les goûts patriotes.
Mais
qui blâmer lorsque la faim
Ou la
peur de manquer de toutVient crucifier les lendemains
Sur le bois noir des grippe-sous ?
L’UE
flanquée du FMI
Impose
les fourches caudinesEt le Péloponnèse émit
Des râles en ton de grise bruine.
Saper
pensions et traitements
Ou
supprimer les fonctionnairesAvive les ressentiments
Et les brasiers de la colère.
Quand
tout un peuple est à genoux
Sous
le joug des spéculateursIl finit par fouler la boue
De sournois mystificateurs.
Le
volcan éructe sa lave
Sur
l’étranger bouc émissaireL’aveuglement se fait entrave
La peur se trompe de colère.
Sous
le regard des armateurs
Repus
dans leur château d’ivoireLa Grèce engrossée de douleurs
Ouvre un enfer de son Histoire…
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