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La soupe à la grimace et à l’austérité,
non, vraiment, sans façon ! Si on pouvait mettre un peu de sel de
croissance Mme Merkel ! Ca grimaçait de rictus déconfits, ça psalmodiait
en geignant l’ode rédempteur d’un keynésianisme rose-velte, ça larmoyait de liquidités
de plus en plus acides en raison de taux d’intérêt corrosifs. La chancelière a
eu pitié d’eux !
- Ya, ich bin einverstanden (je suis
d’accord) ! L’UE ne doit pas être le bureau des pleurs ! On va se
concocter un petit pacte de croissance !
Et dans la nuit de jeudi à vendredi, au
sommet de leur gloire commensale, les chefs d’Etat de l’UE réunis à Bruxelles
se sont mis d’accord pour améliorer le financement de l'économie à hauteur de
120 milliards d'euros pour des mesures immédiates de croissance !
Cette jolie petite somme (250 fois le
budget du Real Madrid) représente environ 1% du produit intérieur brut (PIB) de
l'UE. C’est comme si chaque ressortissant de l’Union Européenne recevait
quelque 260 € pour l’année. Ce n’est pas négligeable mais parallèlement des
économistes pensent que cet effort sera insuffisant pour relancer des grands
travaux (infrastructures routières, énergie renouvelable…)
Ne faisons pas la fine bouche pâtissière car
sans la pugnacité d’un Flamby crémeux ce pacte de croissance n’aurait peut-être
pas vu le jour sauf sous la pression de jeunes grecs ou espagnols en situation
de cocotte-minute explosive.
Il est vrai que François Hollande a toujours refusé de faire ratifier le traité
de discipline budgétaire adopté en mars s'il n'était pas complété par un volet
croissance.
- Pas d’austérité sans croissance, pas de croissance sans austérité, eût-il pu clamer.
Rasséréné sur les bonnes inclinations de
la Chancelière notre Président a indiqué que le pacte budgétaire serait soumis
au Parlement français en même temps que le pacte de croissance, la taxe sur les
transactions financière (voir plus loin) et la supervision bancaire.
L'adoption formelle de ce pacte de
croissance s’est pourtant fait attendre car l'Italie et l'Espagne freinaient
des deux pieds (dont un botté) tant que des solutions d'urgence n’étaient pas
adoptées pour faire baisser les taux d'intérêt prohibitifs que leur imposent
les marchés pour se financer.
- Quand ce sera prêt (ouh, le jeu de
mots !), le Mécanisme européen de stabilité (MES) pourra avoir la
possibilité de recapitaliser directement les banques, a déclaré Van Rompuy en
terminant une glace nappée de Chantilly.
La zone euro se dit également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour
rassurer les marchés (l’ennemi selon le candidat Hollande), a ajouté Herman Van Rompuy en entamant sa liqueur de framboise, ce qui signifie que le FESF (Fonds Européen de Stabilisation Financière)
et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.
-
Si l’Espagne veut de l’oseille elle pourra émettre des obligations
d’Etat et hop, le FESF les lui achètera ! L’Espagne devra simplement se
comporter en bon petit débiteur désireux de bien rembourser ses dettes par
l’application de bonnes conduites budgétaires ! Du genre :
suppression de fonctionnaires, gel des salaires, mise sous tutelle de grands
clubs de foot déficitaires (non, ça c’est une utopie !)
Un accord a été également signé sur
une "coopération renforcée de créer une taxe sur les transactions
financières". La fameuse taxe Tobin reprend du poil de la bête et il faudrait que neuf pays adoptent,
volontairement, cette taxe pour qu'elle soit mise en place. On avance, on avance !
Enfin, après des années de blocus
idéologique, l'Union européenne est parvenue vendredi à un accord sur la
création d'un brevet unique européen. Ce BUE devrait permettre de réduire
fortement le coût des inventions, au prix d'une division administrative entre
Londres, Paris et Munich. On vient enfin d’instituer un système de brevet
protégeant en une seule fois une invention dans tous les pays membres. On
avance, on avance, mais vers où ?
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