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vendredi 19 octobre 2012

HOMMAGE D'UN FAUTEUIL EN ROTIN


L'actrice néerlandaise Sylvia Kristel, connue dans le monde entier pour avoir incarné l'héroïne du film érotique "Emmanuelle", est décédée dans la nuit du 17 octobre 2012 des suites d'un cancer.

Oui, Sylvia était devenue célèbre avec son premier film, "Emmanuelle", sorti en 1974 (musique de Pierre Bachelet). Tourné par le réalisateur Just Jaeckin, il était une adaptation du roman du même titre d'Emmanuelle Arsan. Le film, qui a connu un succès international, du Japon aux Etats-Unis, raconte les aventures sexuelles d'une jeune femme en Thaïlande. Il était resté treize ans à l'affiche sur les Champs-Elysées à Paris.

Dans les années 70 le film fut accompagné d’une réputation sulfureuse car l’époque demeurait pudibonde ! On se souviendra qu’Emmanuelle se tenait assise sur un fauteuil en rotin. Le siège lui rend hommage en ce jour funeste !


Jamais je n’oublierai le temps
Où elle avait su m’honorer
En posant ses fesses ardemment
Sur mon creux de siège affaissé.

 
Elle m’envoûtait  ma cavalière !
Depuis bien des fesses ont passé
Sur mes rotins, belles manières
Mais elle, qui pourrait l’oublier ?

 
Il m’en souvient, fesses lascives
Sous l’impudique caméra
Et ce parfum, joie olfactive
Le grain suave de sa voix !

 
Sylvia, elle s’appelait Sylvia
Et chaque jour elle m’honorait
Son postérieur posé sur moi
Moi, simple fauteuil effacé !


C’était les années soixante-dix
La décence  avait de beaux jours
On cachait la pornographie
Mais pour elle je brulais d’amour !!


C’était le temps d’avant Giscard
Pompidou venait de mourir
Les gens policés prenaient gare
De ne pas branler de plaisir !


Sylvia Kristel, je m’en souviens
Mais on disait Emmanuelle
Elle s’asseyait chaque matin
Sur mon plus simple matériel !
 

Nous vivions tous deux à Bangkok
Le temps d’un tournage animé
Maître Jaeckin en drôle de coq
Sur sa basse-cour en bien veillait !
 

Mais du séjour je ne retiens
Que le sublime postérieur
Et dans le miroir ses deux seins
Galbés, inondés de fraîcheur !


On l’appelait Emmanuelle
J’en suis encore tout retourné
Non de sa chaleur manuelle
Mais de sa croupe libérée !

 
Je suffoquais à chaque instant
Sous la chaleur de son fessier
Put-on soupçonner qu’un séant
Souffrît de tant de nudité ?


Son érotisme m’affolait
Je gémissais de tous mes bois
Mais la belle s’en indifférait
Il m’eût fallu le don de voix !


Et puis un jour tout fut fini
La belle s’en fut et je pleurai
Pour deux trois sous on me vendit
A des marchands thaïlandais !

 
Jamais je n’oublierai ce corps
D’une bluette sulfureuse
Que j’accueillais dans ce décor
Ouvert aux symphonies pulpeuses.

 
Maintenant qu’elle s’en est allée
Jetez-moi donc dans le grand feu
Pour elle me serait consumé…
Alors qu’on exauce mes vœux !!

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