A Ampuis
(Rhône), plus de 200 personnes ont rendu hommage au soldat Jean-Julien
Chapelant, fusillé pour désertion en 1914, et réhabilité vendredi par la
France.
Ce poème se
veut un hommage à ceux que la guerre a sacrifiés parce qu’ils refusaient de se
battre ! A ceux que Kubrick a si
bien mis en lumière dans son film « Les sentiers de la gloire », un
film de 1957 dont la diffusion n’aura été acceptée par les autorités françaises
qu’en 1975 !
La
jeunesse éructait l’aigreur
Sur
l’impossible champ d’horreurOù coulait d’immondes tranchées
Un sang taché de barbelés !
A jamais gravés dans la vue
L’agonie fugace des leurs
Les yeux pliés sous la terreur.
Aux
mains d’officiers vexatoires
Ils
trébuchaient sur l’échiquierDes premiers bourgeons sacrifiés.
Avait drapé les paysans
D’oripeaux brouillés d’horizon
Un bleu souillé sous les canons !
Tremblant de peur sans un sursis
Marche en avant sous la mitraille
La vie réduite en feu de paille.
Le vent rebelle sous la chemise
Dans un écho de désertion
Le cœur enivré de passion !
Luminescence du printemps
Toucher la peau de blanc satin
Se blottir à l’ombre des seins.
Dans le grand lit des amoureux
Loin du cloaque abominable
Si loin des morts interminables.
Fuyant dans sa quête à l’amour
Les veines engorgées d’espérance
En dépit de la peur immense.
Aux regards gonflés de menace
Le spectre gris de généraux
Traquant le rat, l’anti-héros.
Dans les carcasses des forêts
Au loin le fracas des canons
Au loin la boucherie sans nom…
Dans les crépusculaires entrailles
Où le sursaut d’humanité
S’éprend de clandestinité !
Si loin de l’odeur des charniers
Le regard suit une hirondelle
Dans un nuage d’aquarelle.
Un paradis fou de désirs
Soudain l’éclat des sommations
Si près de la résurrection.
Proie aux aguets, frêle bestiole
Offrant le flanc à ses bourreaux
Le rêve ailleurs, le cœur si gros.
Un tribunal roulant tambour
Au nom de l’exemplarité
Au feu nourri l’a condamné.
Tout comme lui le rejeton
Ils ont le fusil, lui la peur
Un bandeau sur des mots qui pleurent.
L’acier lui transperce le cœur !
Conserve au fond de ta mémoire
Les plus beaux jours de notre histoire
Ma tendre aux longs cheveux de blé
Garde en ton cœur sans déshonneur
L’enfance tue d’un déserteur !
Ma source vive de caresses
J’aurais tellement voulu t’offrir
Le plus fugueur de mes soupirs !
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